Brexit : les députés rejettent la tenue d’élections le 12 décembre – Le Monde

Le premier ministre conservateur Boris Johnson, qui n’a plus de majorité, avait déjà échoué à deux reprises au mois de septembre à imposer des élections anticipées.

Le Monde avec AFP et Reuters Publié aujourd’hui à 20h05, mis à jour à 20h17

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Ses trois tentatives se sont soldées par autant d’échecs. Boris Johnson n’est pas parvenu lundi 28 octobre à obtenir à la Chambre des communes les deux tiers des voix nécessaires pour déclencher des élections anticipées le 12 décembre au Royaume-Uni. Seuls 299 députés ont voté en faveur du projet de Boris Johnson, loin des 434 votes nécessaires pour l’adopter. Soixante-dix députés ont voté contre, le reste s’est abstenu.

« Nous ne permettrons pas que cette paralysie continue. Cette chambre ne peut pas retenir plus longtemps en otage notre pays », a aussitôt commenté Boris Johnson, avant d’annoncer le dépôt imminent d’un projet de loi en vue d’élections anticipées à la date du 12 décembre. Cette voie parlementaire distincte n’exigera que la majorité simple, et non la majorité qualifiée des deux tiers, qui était nécessaire lundi.

Premier ministre sans majorité

Le premier ministre conservateur, qui n’a plus de majorité, avait déjà échoué à deux reprises au mois de septembre dans son entreprise de convoquer un scrutin. Il bénéficiait pourtant du soutien des libéraux-démocrates (LibDem), pressés d’engranger dans les urnes les bénéfices que les sondages prêtent à leur positionnement proeuropéen assumé. Le Scottish National Party (SNP) s’est lui dit favorable à la tenue d’élections anticipées, mais pas selon les termes suggérés par Boris Johnson.

Le Labour, principal parti d’opposition, avait, quant à lui, répété qu’il ne voterait pour des élections générales qu’une fois le risque d’une sortie sans accord écarté.

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Report du Brexit

Depuis son retour de Bruxelles accord en poche, il y a une dizaine de jours, Boris Johnson a réussi à obtenir des avancées inédites. Il a aussi été contraint de solliciter un report, lui qui avait affirmé qu’il préférerait « être mort dans un fossé » que de formuler une telle demande.

Si les députés britanniques ont approuvé sur le principe l’accord de Brexit de Boris Johnson, ils ont, en revanche, rejeté le calendrier à marche forcée qu’il voulait leur imposer, réduisant ainsi à néant ses espoirs de réaliser sa promesse d’un Brexit au 31 octobre.

La sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne, fruit d’un référendum organisé en juin 2016, était initialement prévue pour le 29 mars.

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