Brexit : la manœuvre de Boris Johnson pour obtenir des élections générales avant Noël – Le Monde

Après l’annonce de report du Brexit au 31 janvier 2020, le premier ministre britannique a précisé qu’une nouvelle motion gouvernementale serait soumise au vote et pourrait, de nouveau, recommander une élection parlementaire anticipée au 12 décembre.

Par Publié aujourd’hui à 04h27

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Le premier ministre britannique, Boris Johnson, devant le 10 Downing Street à Londres, le 28 octobre.

C’était il y a six mois, le 10 avril 2019. Très tard dans la nuit, depuis Bruxelles, Donald Tusk, le président du Conseil européen, concluait un sommet spécial Brexit en confirmant que l’Union européenne (UE) accordait un décalage du Brexit au 31 octobre 2019. Il terminait par ces mots, à l’adresse des Britanniques : « S’il vous plaît, ne gaspillez pas ce laps de temps ! » Lundi 28 octobre au matin, les Européens ont, de nouveau, repoussé l’échéance, à la demande du gouvernement Johnson. Le nouveau « Brexit do or die » devrait avoir lieu le 31 janvier 2020, dans trois mois.

Lire aussi L’Europe accepte un report du Brexit au plus tard au 31 janvier 2020

Il s’agit d’un décalage « flexible » : le Royaume-Uni pourra sortir de l’UE plus tôt s’il est prêt, et si le gouvernement Johnson parvient à faire définitivement adopter à Westminster la loi d’application dans le droit national de son accord avec Bruxelles. D’un tweet, lundi, Donald Tusk a confirmé l’information. Mais cette fois de manière très laconique : « Les Vingt-Sept ont accepté la demande britannique d’un report du Brexit flexible au 31 janvier 2020. La décision doit être formalisée par procédure écrite [sans nécessité d’un sommet européen spécial]. »

Lassitude, de la part de l’ex-premier ministre polonais, qui a longtemps espéré qu’au Royaume-Uni, le camp du Remain parviendrait à faire dérailler définitivement un divorce avec l’UE ? Probablement. Les Européens craignent trop le « no deal » pour avoir osé signer la fin de la partie et refuser un nouveau report du Brexit à Londres, même si les Français, ces dernières semaines, ont multiplié les déclarations martiales. Mais les dirigeants de l’UE, y compris à Berlin, n’en peuvent plus des atermoiements britanniques. Ils espèrent que, cette fois, le gouvernement Johnson emploiera utilement le temps qu’ils lui ont accordé. Pour une ratification définitive du Brexit au Parlement ou une élection générale, peu importe.

Les critiques se cristallisent

L’élection générale parait la plus probable. Mais rien n’est simple au pays du Brexit et le cheminement politique et procédurier pour y parvenir s’avérait pour le moins tortueux, lundi soir. Boris Johnson a perdu sa majorité parlementaire dès septembre. L’accord de divorce qu’il a conclu avec les Européens, mi-octobre, lui a aliéné le soutien des dix élus à la Chambre des communes du DUP, le parti unioniste nord-irlandais, qui l’accusent de les avoir « trahis » en prévoyant d’établir un contrôle douanier entre l’île d’Irlande et le Royaume-Uni.

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