Brexit : la loi bloquant la possibilité d’une sortie sans accord définitivement adoptée – Le Monde

Après le vote des députés mercredi, la Chambre des Lords a adopté le texte qui oblige le premier ministre à demander un report du Brexit en cas de « no-deal » le 31 octobre.

Le Monde avec AFP et Reuters Publié aujourd’hui à 14h57, mis à jour à 17h17

Temps de Lecture 2 min.

Le premier ministre britannique, Boris Johnson, le 5 septembre.

La Chambre des Lords a adopté, vendredi 6 septembre, une loi qui oblige le premier ministre britannique Boris Johnson à demander à Bruxelles un nouveau report du Brexit, prévu le 31 octobre, en cas d’échec à obtenir un accord de sortie avant le 19 octobre. Ce texte bloque ainsi de fait la possibilité d’un « no-deal ». Il s’agit d’une nouvelle défaite au terme d’une semaine infernale pour le premier ministre britannique, qui a affirmé jeudi qu’il préférait « être mort dans un fossé » plutôt que de formuler une telle demande à l’Union européenne.

Cette législation doit entrer en vigueur dès lundi après approbation de la reine Elizabeth II.

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Pour se sortir d’une crise qui paraît de plus en plus inextricable, le gouvernement devrait de nouveau soumettre, lundi soir, au vote des députés une motion pour obtenir la tenue d’élections anticipées le 15 octobre. Pour être adoptée, cette motion a besoin du soutien de l’opposition : elle doit réunir les deux tiers des voix des députés (soit 434 voix). Les partis de l’opposition, favorables à des élections mais pas aux conditions de Boris Johnson, se concertent en vue de ce vote.

Même en cas de report, un accord est-il possible ? Pour le premier ministre finlandais Antti Rinne – dont le pays assure la présidence tournante de l’UE –, la possibilité d’un compromis avec Londres en faveur d’une sortie organisée du Royaume-Uni de l’Union « ne semble maintenant pas possible ». « Nous ne savons pas ce qui se passe là-bas. Il semble tout à fait évident que nous ne parviendrons pas à un accord de Brexit », a déclaré M. Rinne aux journalistes vendredi après une réunion avec le président du Parlement européen, David Sassoli, à Helsinki.

Répit

Boris Johnson a toutefois obtenu un répit de la justice britannique : vendredi, la Haute Cour de justice à Londres a rejeté une demande d’annuler la suspension du Parlement, décidée par le chef du gouvernement. L’action en justice avait été intentée par Gina Miller, femme d’affaires et militante anti-Brexit, et soutenue par l’ancien premier ministre conservateur, John Major.

Un juge écossais avait déjà opposé cette semaine un refus similaire. Dans les deux affaires, les plaignants ont annoncé leur intention de faire appel. « Mon équipe et moi n’abandonnerons pas le combat pour la démocratie », a déclaré à la presse, à l’issue de l’audience, Mme Miller, qui avait déjà remporté une victoire judiciaire à propos du Brexit en 2017. « Abandonner maintenant serait manquer à notre devoir », a-t-elle poursuivi, estimant se battre pour « les futures générations ».

Décriée comme une manœuvre pour précipiter le pays vers un Brexit sans accord, cette suspension du Parlement pour cinq semaines jusqu’au 14 octobre a provoqué la fureur de l’opposition, mais aussi de députés conservateurs.

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