Boeing prévoit des avions écolos pour 2030
Le géant de l’aviation Boeing a annoncé en fin de semaine dernière qu’il allait mettre en place des avions pouvant voler à 100 % avec des biocarburants. L’objectif pour le constructeur américain serait de produire des avions « écolos » pour une première mise en circulation en 2030. Face à l’urgence climatique, Boeing a voulu prendre les devants dans sa lutte éternelle avec le français Airbus, et est la première des deux entreprises à proposer des avions fonctionnant aux biocarburants. Pour le moment, Airbus n’a pas encore communiqué sur les avancés de l’entreprise dans ce domaine, et semble en retard. En visite l’an passé au siège toulousain du constructeur, Élisabeth Borne, ministre chargée de la transition écologique à l’époque, avait annoncé un grand plan pour faire voler à 50 % les avions d’Airbus avec du carburant vert. Une chose que Boeing maîtrise déjà aujourd’hui.
Réduire les émissions carbone de moitié
Car le constructeur américain, ainsi que l’International Air Transport Association (IATA), qui regroupe constructeurs et compagnies aériennes se sont entendus pour réduire de 50 % les émissions de carbone créer par l’aviation d’ici à 2050. Face à cet objectif, de nombreuses solutions existent, comme le moteur électrique, ou à hydrogène. Ce dernier semble en effet avoir les faveurs d’Airbus.
Le constructeur français est en plein développement de son nouveau moteur qui pourrait équiper sa flotte dans les prochaines années. De son côté, Boeing semble plus se concentrer sur les biocarburants. Ces derniers ont en effet l’avantage d’être proches des carburants actuels, et ne demandent pas d’imaginer un tout nouveau moteur, comme le fait l’hydrogène.
Le biocarburant présente un autre avantage certain, en effet selon les informations de FlightGlobal, le biocarburant n’est pas une nouveauté révolutionnaire dans le monde de l’aviation. Il est déjà possible de réaliser des mélanges de carburants entre le conventionnel et le biocarburant. Ce mélange peut aujourd’hui atteindre les 50 %, les autorisations de vols ne permettant pas de donner plus d’importance au biocarburant pour des raisons de sécurité.
Un réacteur fonctionnant avec du biocarburant présente plus de risque de problèmes, qu’un réacteur identique alimenté avec du carburant conventionnel. Si Boeing parvient à produire des réacteurs fonctionnant au biocarburant qui sont assez fiables pour passer les tests de sécurité, la mise en place de ces derniers devrait suivre. Avec l’annonce de cette semaine, les ambitions de l’américain sont claires, et le constructeur semble même en avance sur la date finale de 2030 annoncée ce vendredi.
La question de la production des biocarburants
L’US Energy Information Administration sone également la sonnette d’alarme. La mise en place de biocarburants à grande échelle pourrait avoir des effets contre-productifs. En effet, de la même manière que la surconsommation de soja, souvent en substitution de la viande, à fait disparaître des Forest entières en Amérique du Sud, la consommation de biocarburants par la flotte de Boeing en circulation pourrait détruire des terres aujourd’hui vierges de toutes exploitations, et les transformer en champ de culture pour les biocarburants. L’IATA de son côté assure que le « carburant durable » ne peut pas être produit à partir d’une exploitation qui a un impact écologique négatif, car il ne serait tout simplement plus « durable » dans ce cas.
Le biocarburant n’est peut-être pas la solution idéale à la question environnementale, mais garde les faveurs de Boeing, qui trouve peut-être dans ce nouveau carburant, une façon de s’acheter une conscience écologique tout en réduisant au maximum les coûts de développement de ses moteurs. La mise en place de moteurs supportant le biocarburant sera bien moins coûteuse et difficile que la mise en place d’avions à hydrogène ou d’avions solaires.