Bienvenue dans vos cauchemars

Bienvenue dans vos cauchemars Je vous avais fait l’article des créations de Ryan Murphy. Aujourd’hui, je m’attarde plus particulièrement sur sa série d’horreur.

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Influence du mode de diffusion

Je me suis très longuement interrogée sur la raison pour laquelle j’avais dû m’y reprendre à deux fois pour réellement apprécier les séries de Ryan Murphy. J’avais découvert Nip/Tuck sur M6, de même que Glee et American Horror Story sur NRJ12. Malheureusement, les chaînes de télévision ont tendance à massacrer les diffusions des séries : coupure pub à répétition, imposition du macaron de la chaîne, diffusion dans le désordre des épisodes ou des saisons, absence de replay (à l’époque), etc.

Or, je fais partie de ces personnes qui aiment voir les séries en une ou deux fois. Le mode de diffusion a donc un réel impact sur ma capacité à apprécier ou non un divertissement. C’est une difficulté que je n’ai pas avec les reportages ou les émissions comme « SOS ma maison est hantée ».

On l’a dit précédemment : Ryan Murphy ne fait pas dans le feel good. Il est grinçant et souhaitant mettre à l’épreuve ma théorie sur le mode de diffusion, qui avait impacté mon opinion sur ses créations, j’ai commencé à regarder American Horror Story.

Casting bluffant

C’est la première chose que l’on voit avec American Horror Story : la perfection des acteurs. Chaque saison raconte une histoire, chacune étant distincte des autres, même s’il y a des références et des clins d’œil. Jessica Lange présente dans les trois premières saisons nous offre une palette assez impressionnante de personnalités, mais la plus polyvalente et la plus talentueuse reste Sarah Paulson.

On ne peut pas, tour à tour, jouer une médium cynique, une journaliste pugnace, une siamoise, une prostituée toxicomane, une sorcière et une mère de famille perdant pied, avec autant de brio sans talent. L’interprétation qu’elle fait de chacun de ses personnages est étonnante, car on découvre des facettes différentes à chaque fois, sans qu’il y ait de rappel à d’autres qu’elle a incarnés précédemment.

De toutes les personnalités qu’elle a incarnées, j’avoue une préférence pour la prostituée toxicomane Sally, qui découvre les réseaux sociaux. Décédée dans l’hôtel Cortez, elle y reste coincée, ne pouvant pas sortir. Morte dans les années 80 ou 90, elle est coupée du monde et voulant lui redonner le goût de « vivre » — même si on peut s’interroger sur l’envie de vivre d’un fantôme – Iris, interprétée par Kathy Bates, lui offre un smartphone avec Facebook et Twitter, prêts à l’emploi. Sally se prend au jeu. Partant du postulat bien connu que sur Internet, personne ne sait que vous êtes un chien, personne ne peut savoir que vous un fantôme. À elle seule, cette idée est assez séduisante.

Tous les acteurs qui se succèdent à l’écran sont à la hauteur des histoires qu’ils portent.

Cauchemars à la carte

A priori, vous ne serez pas séduits par toutes les saisons et c’est normal : tout le monde n’a pas les mêmes angoisses et les mêmes terreurs. Pour tout dire, la saison portant sur les sorcières m’a paru plutôt mignonne même s’il y avait certaines scènes un peu gore.

Asylum est celle que j’ai trouvé la plus percutante, à égalité avec Cult, car on est sur des terreurs plus contemporaines, plus palpables et dans le cas de Cult, on est sur la fabrication de la peur elle-même. Des personnages semblent sombrer dans une sorte de paranoïa après l’élection de Donald Trump et grâce au talent d’un seul protagoniste, une chaîne de délires se crée. Le tout donne un ensemble très esthétique, très moderne et terrifiant. Kai Anderson manie les différentes identités avec un certain talent et jongle littéralement avec l’outil informatique pour amener ses victimes là où il le souhaite.

Parfaitement conscient du rôle des médias traditionnels dans l’opinion collective, il joue avec les vidéos, les fichiers, les informations pour construire une histoire qui va servir son idéologie et son but. Il le dit lui-même : la peur est une construction mentale, mais c’est surtout notre propre construction, qui nous pousse à des actes incohérents et illogiques. 

Ryan Murphy connaît ses classiques et on trouvera dans la saison consacrée à l’hôtel Cortez de très nombreuses références au Shining de Kubrick, mais aussi un clin d’œil à Amityville dans Roanoke. Cela n’est pas le fruit du hasard puisqu’il est entouré de scénaristes qui sont aussi des créateurs de films d’horreur.
Bloody Disguting. Avec Ratched, on replongera dans l’univers des hôpitaux psychiatriques, mais du point de vue d’une infirmière psychotique.
Je vous souhaite de bonnes vacances estivales.  

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