Bientôt un bac pro pour devenir développeur ?

Bientôt un bac pro pour devenir développeur ?

Près de 80 000 emplois demeuraient non pourvus dans le numérique à la fin de l’année 2018 en France, selon une étude de la Fondation Jean-Jaurès. Une méconnaissance du secteur inégale selon les territoires, puisque le désintérêt pour ces métiers est de 30 % supérieur dans les quartiers prioritaires de la ville, affirme Pôle Emploi. Le Conseil national du numérique (CNNum) s’est saisi de ces chiffres révélateurs d’une filière sous tension pour revendiquer la nécessité d’accroître l’information sur ces métiers mal connus auprès des jeunes publics.

Dans son rapport remis hier, le CNNum a mis sur pied, avec la participation de l’association Diversidays, quinze propositions visant à renforcer l’insertion professionnelles des « citoyens des territoires ruraux et des quartiers prioritaires de la ville dans les métiers du numérique ».

« La France est l’un des pays au monde les plus innovants. C’est une force, que nous devons traduire en perspectives concrètes pour notre jeunesse : des formations, des emplois durables, un atout pour un monde qui ne cesse de se renouveler. Le numérique est depuis longtemps incontournable et nous avons un devoir d’aider chaque personne qui le souhaite à s’en saisir », souligne Salwa Toko, présidente du CNNum, dans un communiqué.

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Manque d’information

Après l’ouverture d’un CAPES d’informatique à la rentrée 2019, l’hypothèse d’un bac professionnel pour le métier de développeur se profile. La création d’une telle formation dans le secondaire viendrait compléter le bac professionnel “systèmes numériques” déjà existant. Parmi les atouts évoqués par le CNNum, cet enseignement aurait vocation à « revaloriser ces filières souvent perçues comme des voies de relégation sociale et symbolique, qui souffrent d’un taux d’abandon important ».

De la même façon qu’il existe de nombreux salons et forums dédiés à la formation post-bac, le CNNum recommande aussi de créer une semaine spécialement dédiée à la « sensibilisation nationale » autour des métiers du numérique à l’école.

« On est sur des propositions tournées vers l’information et la pédagogie. Il y a un gros manque d’information. Les jeunes ne rêvent pas de ces métiers, ils ne savent pas que cela existe, alors que certains sont pourtant instagrammeurs, gamers ou youtubeurs », insiste Anthony Babkine, cofondateur de Diversidays, qui vient de réaliser pour la deuxième année un annuaire des talents de la diversité et du numérique.

Accessibilité des filières

La Covid-19, avec la démultiplication du télétravail et la prise en main des outils de visioconférence, a permis de lever le voile sur ces problématiques. « La pandémie n’a fait que confirmer des constats que nous pressentions. Il y a même eu un réveil pendant le confinement. Tout d’un coup, les gens, même ceux qui le savaient, ont vu qu’il y avait un problème sur les utilisations des outils du numérique », observe Salwa Toko.

Pour repenser le système éducatif dans son ensemble, le rapport questionne aussi la responsabilité des grandes écoles et formations du supérieur et les incite à développer une politique d’ouverture sociale et l’accès aux boursiers.

Un certain nombre de formations du secteur du numérique et de l’informatique repêche les oubliés du système Parcoursup en recourant à des inscriptions tardives et des sélections en fonction du profil. Des formations, comme la Grande Ecole du Numérique, n’hésitent pas à s’adresser directement aux étudiants qui doutent sur leur avenir professionnel avec des formules comme : « les métiers du numérique sont en tension aujourd’hui en France. Les entreprises ont du mal à recruter et sont à la recherche de nouveaux talents. Tu souhaites savoir si le numérique est fait pour toi ? Tu es un peu perdu dans tes choix d’orientation ? Nous te livrons quelques conseils afin de t’aider à devenir un futur talent du numérique », peut-on lire sur le site de l’établissement.

La semaine dernière, le gouvernement assurait que 7 milliards d’euros seraient consacrés au plan de relance numérique, dont 300 millions dédiés au volet formation.

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