BFM-TV : suspension de la grève, le débat du 2e tour des municipales à Paris reporté – Le Monde

Annulé en raison de la grève suivie par le personnel de la chaîne, le débat qui devait opposer mercredi 24 juin, sur BFM-TV, les trois candidates à la Mairie de Paris a été reprogrammé à jeudi soir. Les salariés du groupe NextRadioTV (auquel appartiennent BFM-TV et RMC), qui sont mobilisés contre un plan de suppression de postes, ont par ailleurs suspendu leur grève pour reprendre les négociations jeudi matin avec la direction, avant une nouvelle assemblée générale prévue dans l’après-midi, selon des représentants syndicaux.

C’est après avoir reçu une délégation de grévistes à 15 heures qu’Anne Hidalgo a annoncé renoncer au débat télévisé. « Pour que le débat démocratique puisse s’exercer dans des conditions sereines et respectueuses de chacun, je ne participerai pas au débat du second tour des élections municipales qui était prévu ce soir sur BFM-TV », a écrit dans un communiqué la candidate de Paris en commun. « J’appelle Rachida Dati et Agnès Buzyn à en faire de même », ajoutait Mme Hidalgo. Les grévistes « ont choisi d’exercer leur droit de grève », un droit « fondamental », et « je le respecte », ajoute-t-elle.

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Sa décision avait entraîné le retrait d’Agnès Buzyn et donc l’annulation de fait du débat qui devait opposer la candidate du Parti socialiste à sa réélection à la Mairie de Paris à Agnès Buzyn (La République en marche, LRM) et Rachida Dati (Les Républicains, LR).

Pour sa part, Agnès Buzyn avait fait savoir qu’elle ne « participer[ait pas] à un débat auquel les trois candidates ne sont pas présentes », par la voix de son directeur de communication, Gaspard Gantzer. « Nous sommes très attachés au droit de grève et à la liberté syndicale, mais nous n’avons pas à nous exprimer sur l’organisation interne des entreprises », a-t-il poursuivi, ajoutant qu’Agnès Buzyn « examinera toute nouvelle proposition » de débat d’ici à la fin de la campagne, vendredi soir, minuit.

Du côté de Rachida Dati, on avait assuré être « partants pour faire le débat ce soir, même si Anne Hidalgo n’est pas là ». « On ne nous a pas demandé de le reprogrammer à demain à ce stade » et « on ne voit pas pourquoi on devrait changer tout pour une seule personne », a ajouté Nelly Garnier, la directrice de campagne de l’actuelle maire du 7e arrondissement, en précisant que la candidate LR avait proposé aux grévistes « de leur donner une partie de son temps de parole » lors du débat.

« Un moment démocratique important »

Depuis mercredi à minuit, les antennes du groupe NextRadioTV sont fortement perturbées par un mouvement social inédit. Opposés au plan social prévoyant de licencier un tiers des effectifs du groupe, les journalistes des antennes de BFM et de RMC sont en grève.

A l’appel d’une intersyndicale, environ deux cents personnes ont manifesté devant le siège parisien d’Altice, la maison mère du groupe, avec des pancartes « premier sur l’info, premier sur le plan social » et « Drahison », en référence au nom du patron du groupe, Patrick Drahi, a constaté un journaliste de l’Agence France-Presse (AFP). L’intersyndicale a demandé, dans un tract, aux trois candidates d’annuler leur venue sur le plateau, tout en soulignant « qu’il s’agit d’un moment démocratique important ». « On leur demande de ne pas venir, on leur demande de nous respecter », a lancé au mégaphone Alban Azaïs, délégué CGT.

Fait rare pour une grève dans les médias, la chaîne d’information en continu a diffusé à la mi-journée des images de la manifestation. « L’actualité sociale, quand elle nous concerne, on vous en parle aussi », a expliqué la journaliste Alice Darfeuille.

Le groupe NextRadioTV, filiale d’Altice, a dévoilé le 17 juin un vaste plan d’économies et « de reconquête » pour faire face à l’impact de la crise du Covid-19. Le groupe, qui est largement bénéficiaire, anticipe un écroulement de ses recettes publicitaires. NextRadioTV entend aussi économiser sur le sport, où il a perdu des droits prestigieux et sera confronté à une concurrence accrue. NextRadioTV prévoit dans ce cadre de supprimer entre « 330 et 380 postes en CDI et jusqu’à 200 pigistes et intermittents », soit environ un tiers des effectifs, sur un total de 1 600 salariés, selon l’intersyndicale.

Contactée par l’AFP, la direction du groupe n’avait pas souhaité faire de commentaires à la mi-journée. Une nouvelle assemblée générale est prévue à 17 heures.

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Le Monde avec AFP

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