Benjamin Griveaux quitte la politique – Le Monde

Fini la politique pour Benjamin Griveaux. Quinze mois après avoir dû abandonner abruptement la campagne municipale à Paris à la suite de la divulgation de vidéos à caractère sexuel, l’ancien ministre d’Emmanuel Macron a annoncé, mercredi 12 mai, qu’il changeait de vie. « J’ai décidé de quitter mon mandat de député et ai présenté hier ma démission à Richard Ferrand, président de l’Assemblée nationale », indique-t-il dans un message sur le réseau social Linkedin. « Après de nombreuses années dédiées à la vie publique », l’ex-porte-parole du gouvernement a décidé de s’engager dans « une autre voie ». Il crée un cabinet « qui conseillera et accompagnera les dirigeants d’entreprise dans leurs choix stratégiques », précise-t-il.

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En février 2020, après avoir lâché la campagne électorale parisienne, l’ancien candidat La République en marche avait repris le chemin de l’Assemblée nationale, où il avait été élu à Paris en 2017. Les macronistes l’avaient alors soutenu. Deux missions successives lui ont été confiées par le gouvernement, l’une très courte sur la « base industrielle et technologique de défense », la suivante sur l’alimentation des jeunes. Pendant six mois, l’ex-secrétaire d’Etat a procédé à une cinquantaine d’auditions puis présenté ses propositions. Lorsqu’il est revenu pour la première fois dans l’Hémicycle, il n’a cependant pas échappé à quelques quolibets. En plein débat sur la crise sanitaire, le député (Les Républicains) Fabien Di Filippo a ainsi demandé à haute voix si son collègue parisien n’avait « rien à nous montrer ».

Pas de législative partielle

Après la violence de cette campagne interrompue, Benjamin Griveaux réfléchissait depuis des mois à stopper la politique. Pour ce diplômé de Sciences Po et de HEC, qui avait participé à la campagne de Dominique Strauss-Kahn à la primaire socialiste de 2006, connu une première expérience de terrain à Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire), puis œuvré à la création du mouvement En marche ! en 2015, devenir maire de Paris aurait constitué une consécration. Un couronnement, après avoir été simple secrétaire d’Etat à Bercy puis porte-parole du gouvernement. Mais le scandale provoqué par la vidéo ayant bouché cette voie, le quadragénaire a choisi de bifurquer vers une carrière privée.

« J’ai aimé l’énergie dégagée par les entrepreneurs que j’ai eu la chance de rencontrer au cours de ma vie, explique-t-il dans son message. Cette même énergie m’anime aujourd’hui. » Pour se lancer, ce fidèle d’Emmanuel Macron a sciemment choisi d’attendre qu’il reste moins d’un an avant l’élection présidentielle. Ainsi sa démission ne provoque-t-elle pas une législative partielle que LRM risquerait de perdre.

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