Bayonne : au RN, trois versions pour un tireur – Libération

Le RN est bien embarrassé. Hier, un ancien candidat du parti aux élections départementales de 2015 a ouvert le feu sur la mosquée de Bayonne, blessant deux fidèles. Claude S. a également tenté d’incendier le bâtiment avant de prendre la fuite et d’être interpellé par les forces de l’ordre. Un attentat rapidement condamné par Marine Le Pen sur Twitter qui a fustigé un «attentat inqualifiable absolument contraire à toutes les valeurs portées par notre mouvement».

Mais comment se désolidariser du tireur et expliquer ses liens avec le parti ? C’est là que les frontistes ont commencé à bégayer, comme l’a remarqué un journaliste sur Twitter.

Le premier à tenter une explication est Nicolas Bay, eurodéputé du parti d’extrême droite, qui explique sur CNews que «c’est une personne qui avait il y a quelques années adhéré au Front national, et qui était parti ensuite en indiquant que les idées du FN puis du RN ne lui correspondaient pas». Parti de son plein gré donc. Sauf qu’un peu plus tard sur BFM TV, Jordan Bardella, eurodéputé et vice-président du parti d’extrême droite, déclare : «Il a été écarté en 2015 par les responsables locaux du Rassemblement national.» On ne saura pas pourquoi Claude S. a été «écarté», mais dans cette nouvelle version, c’est donc le parti qui a décidé de se séparer du tireur de Bayonne, et non plus lui qui l’a quitté de son plein gré.

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Une deuxième version qui se précise en fin de journée, dans un communiqué officiel du parti de Marine Le Pen. Sur son site, le RN explique à propos du tireur qu’«à l’issue du scrutin [des départementales de 2015], il a été écarté de sa fédération départementale pour avoir tenu des propos jugés contraires à l’esprit et à la ligne politique du Rassemblement national». On ne saura toujours pas quels propos ont pu valoir cette exclusion. Mais de nouvelles précisions sont apportées sur France 2 par Sébastien Chenu, député du Nord et porte-parole du parti : «Il semblerait qu’après une maladie, il se soit mis à tenir des propos incohérents, des propos presque délirants et qu’il s’était éloigné de toute réflexion politique.» Chenu qui enchaîne ce matin sur LCI et réalise finalement la synthèse parfaite : «Nous nous en sommes séparés et, depuis, il a pris lui-même ses distances.» Simple, non ?

Extrait de Chez Pol, notre newsletter politique quotidienne réservée aux abonnés.

Paul Aveline

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