Bac : pourquoi les maths pourraient revenir dans le tronc commun en première et terminale – Europe 1

Victor Pourcher, édité par Solène Delinger

Les mathématiques vont-elles faire leur retour dans le tronc commun à partir de la première ? C’est en tout cas ce qu’a proposé Jean-Michel Blanquer hier sur CNews. Depuis la réforme du baccalauréat, elles ne sont qu’une option et non une obligation. Conséquence : près d’un élève de terminale sur deux ne fait plus de maths… Des chiffres encore plus bas chez les jeunes filles et les jeunes de milieux défavorisés.

Une réforme de la réforme. Dimanche, Jean-Michel Blanquer a affirmé qu’il faudrait “probablement réintroduire” les maths dans le tronc commun de la classe de première et terminale. Une déclaration faite trois ans après sa propre réforme du bac supprimant les filières traditionnelles, et pointée du doigt par les enseignants. Et pour cause, près d’un élève de terminale sur deux ne fait plus de maths…

Une réforme qui a accru les inégalités

“Il y a moins d’enfants et de jeunes des milieux défavorisés ou de familles pauvres, par exemple, qui ont accès aux mathématiques parce que le résultat de cette réforme est d’avoir accru les inégalités alors qu’elles étaient déjà terribles dans notre pays”, souligne Claire Lommé, membre du bureau de l’Association des Professeurs de Mathématiques de l’Enseignement Public, sur Europe 1. Elle fustige la réforme du lycée de 2019, initiée par Jean-Michel Blanquer. 

“Les mathématiques sont une discipline qui se transfère à énormément de champs et qu’on retrouve dans tous les domaines, et ne pas proposer aux jeunes de pouvoir faire des mathématiques, de continuer leur formation intellectuelle et de connaissances en mathématiques, c’est aussi les priver de plein d’autres formations. On a besoin des mathématiques pour être ingénieur du son, dans certaines filières de psychologie, dans les arts”, déplore-t-elle sur Europe 1. 

“Nous sommes vigilants”

Claire Lommé craint que le rétropédalage de Jean-Michel Blanquer ne soit qu’un simple effet d’annonce. Le ministre de l’Education nationale a affirmé qu’il faudrait “probablement” ajouter des mathématiques dans le tronc commun de la classe de première et de terminale
. “Ce qu’on attend de savoir, c’est la façon dont laquelle ces modifications vont être déployées”, explique-t-elle, prudente. “Peut-être qu’il s’agit juste d’un saupoudrage de conditions qui ne sont pas efficaces et peut-être que c’est juste un effet d’annonce. Donc nous attendons et sommes vigilants”.

De son côté, le ministre de l’Education nationale a affirmé qu’il était “très ouvert aux propositions pour améliorer” la situation actuelle. 

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