Avignon : Eric M., un policier et père de famille «exemplaire», tué par un trafiquant de drogue – Le Figaro

PORTRAIT – Issu d’une famille de policiers, l’homme de 36 ans, tué lors d’une opération antidrogue, laisse derrière lui deux petites filles, âgées de 5 et 7 ans.

Une dizaine de jours seulement après l’assassinat terroriste de la fonctionnaire de police Stéphanie Monfermé à Rambouillet (Yvelines), la maison bleue a été à nouveau visée, mercredi, en début de soirée, à Avignon (Vaucluse). Alors qu’il allait terminer son service de journée au sein de la brigade d’intervention de la circonscription interdépartementale de sécurité publique du Vaucluse-Gard, Eric M. a été appelé, aux côtés de plusieurs collègues, au niveau d’un point de deal en centre-ville. À leur arrivée, les policiers ont constaté une transaction de revente de stupéfiants. Un homme a fait feu sur le fonctionnaire de 36 ans, le visant à l’abdomen et au cœur. Il n’a pas pu être réanimé par le SAMU et les sapeurs pompiers, intervenus sur place. Pendant ce temps, son meurtrier prenait la fuite.

Ancien de la Bac

Tué pour une affaire de trafic de drogue, il laisse derrière lui une compagne, avec laquelle il s’était pacsé, et deux petites filles, âgées respectivement de 5 et 7 ans. Issu de la police secours, Eric M. était avant tout un «policier du quotidien», note une source syndicale auprès du Figaro. Il avait officié dans le Val-de-Marne au sein de la Brigade anticriminalité (Bac) de Chennevières-sur-Marne, affirme une source policière.

Il avait rejoint il y a quatre ans le GRI au sein duquel il menait parfois des opérations de maintien de l’ordre. Mais il intervenait surtout pour des affaires d’anticriminalité. Le trafic de drogue, en pleine croissance dans la zone, occupait la majeure partie de ses journées. «Il donnait son temps et sa vie pour un métier auquel il croyait», confie-t-on. Il y a trois ans, il avait acquis le grade de brigadier. «Son quotidien, c’était la lutte farouche contre ces trafiquants qui minent les quartiers du département», ajoute une source.

«Un super collègue»

Au sein du commissariat d’Avignon, un commissariat «familial malgré la taille de la ville», on se souvient d’un homme «exemplaire». «Un super collègue, un bon mec, toujours prêt à aider son prochain», se remémore-t-on. «La police, certains y rentrent par vocation, ou on finit par tomber dedans tellement on y passe de temps. Jusqu’à parfois y laisser sa vie, ce qu’aucun de nous ne mérite, malgré notre engagement», résume un fonctionnaire.

Pour Eric M., c’est certain, la police avait eu tout d’une vocation puisqu’il était issu d’une famille de policiers. Son père venait de prendre sa retraite et avait porté l’insigne à Bagnols-sur-Cèze (Gard). Sa sœur avait revêtu l’uniforme, de même que son frère, affecté en Île-de-France. Ce dernier projetait justement de demander une mutation pour revenir plus proche de son frangin dans le Vaucluse.

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