Avec XXII, la France tient sa deeptech “éthique” de la computer vision

Avec XXII, la France tient sa deeptech

Image : XXII.

La pépite française de l’intelligence artificielle poursuit sur sa lancée. La deeptech profite de l’intérêt des entreprises et du secteur public pour les technologies d’analyse d’images grâce aux algorithmes de computer vision.

La start-up XXII bénéficie d’un savoir-faire reconnu dans ce secteur. Cette reconnaissance lui vaut d’ailleurs de figurer parmi les lauréats de la première édition du French Tech DeepNum20.

A présent, la jeune pousse peut accélérer grâce à une levée de fonds de 22 millions d’euros.

publicité

La computer vision, un enjeu de souveraineté numérique

L’opération a été réalisée auprès du groupe Duval, investisseur historique de XXII, mais également auprès de cinq nouveaux fonds d’investissement : Bpifrance, 574 Invest (SNCF), Kima Ventures, Techmind et CIB Développement (Colas).

XXII accueille donc parmi ses actionnaires des entreprises privées, utilisateurs potentiels de technologies d’analyse d’image. La computer vision est en effet utilisée sur les chantiers pour détecter des comportements à risque, par exemple l’absence de port du casque.

La SNCF a elle aussi développé plusieurs cas d’usage de la vision par ordinateur, notamment pour la détection d’amiante, ou dans le domaine de la vidéoprotection. « SNCF ambitionne de se positionner comme un acteur majeur et incontournable des technologies liées à la vidéo », annonçait le transporteur en 2020.

Le groupe compte d’ailleurs dans ses rangs différents experts de la computer vision, comme une recherche sur LinkedIn permet de le constater. Mais les applications de l’IA résident également dans la sphère publique.

Le Fonds Innovation Défense, géré par Bpifrance, participe ainsi à la dernière levée de fonds de XXII. Cette participation s’inscrit dans la continuité du French Tech DeepNum20. L’aide aux lauréats vise à contribuer à la « souveraineté industrielle et technologique » de la France.

Des règles éthiques qui interdisent la reconnaissance faciale

En matière de vidéoprotection, et donc de sécurité, le gouvernement entend garantir cette souveraineté. D’autant que ces usages sont amenés à croître. Ils le seront particulièrement en 2023 avec les JO et la coupe du monde de rugby, qui prévoient le recours aux caméras augmentées.

La start-up propose une déclinaison Smartcity de sa solution XXIICORE. Destinée aux collectivités territoriales, elle permet d’analyser en temps réel les flux vidéo des caméras existantes. XXII fournit sa technologie à la ville de Poissy dans le cadre de son réseau de caméras de vidéosurveillance. A Suresnes, l’utilisation de l’IA porte cette fois sur la gestion de l’éclairage public.

Ces technologies d’IA posent naturellement des questions éthiques et de protection de la vie privée. D’ailleurs, la CNIL a fait des caméras augmentées une de ses priorités 2023 en termes de contrôles. Sur l’éthique, XXII revendique des actions concrètes et une politique claire.

La start-up dispose d’un comité d’éthique comprenant notamment des intervenants externes. C’est aussi une charte soumise et approuvée par l’ensemble du personnel. La charte (déclinée depuis à l’externe) définit des principes applicables.

Il s’agit par exemple des méthodologies d’apprentissage des algorithmes, des sources de données et de leurs modes de collecte. La charte prévoit des limites en termes d’usages, proscrivant ainsi la reconnaissance faciale dans les lieux publics.

Leave a Reply

Discover more from Ultimatepocket

Subscribe now to keep reading and get access to the full archive.

Continue reading