Avec son plan de 100 milliards, le gouvernement compte redresser l’économie d’ici à 2022 – Le Monde

Le premier ministre, Jean Castex, et le ministre de l’économie, Bruno Le Maire, au palais de l’Elysée à Paris, le 26 août.

Après l’urgence, la reprise et le temps long. Préparé depuis la fin du printemps, reporté après la rentrée scolaire, le plan de relance du gouvernement, censé remettre l’économie tricolore sur les rails de la croissance après la pandémie de Covid-19, devait être annoncé, jeudi 3 septembre, en conseil des ministres.

Baptisé « France Relance », il consistera principalement à accélérer l’investissement dans des secteurs innovants et dans la transition écologique, tout en entérinant un nouveau coup de pouce fiscal pour les entreprises. Ce faisant, il vise « à la fois à relancer l’activité à court terme, et à préparer la France à l’horizon 2030 », explique-t-on à Matignon. « Relancer l’économie et lutter contre le chômage, c’est l’objectif prioritaire de ce plan », a précisé le premier ministre, Jean Castex, jeudi matin sur RTL. Un double objectif pour ce qui est présenté comme un « grand plan d’investissement », d’un montant total de 100 milliards d’euros sur deux ans et demi, décliné en quelque soixante-dix mesures.

Au-delà de l’ampleur des chiffres et de la tâche – en l’état actuel des prévisions, la crise sanitaire et ses répercussions devraient faire chuter la croissance de 11 % cette année, la pire récession depuis 1945 –, c’est aussi, en creux, une manière pour Emmanuel Macron et son gouvernement de dessiner les contours de la politique économique de la fin de mandat.

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Une politique de l’offre

En l’occurrence, l’accélération d’une politique de l’offre, qui consiste à privilégier l’investissement de long terme et le soutien aux entreprises en espérant in fine créer de la croissance et des emplois, est clairement assumée. Elle permet d’inscrire l’action économique dans la continuité de la première partie du quinquennat – notamment sur la compétitivité des entreprises.

C’est aussi un moyen, pour le chef de l’Etat de se projeter dans la durée. « Le créneau politique de Macron, c’est de dire : je change la France. Il n’est pas là pour gérer. Un plan de relance de court terme, pour stabiliser, avec uniquement des mesures macroéconomiques keynésiennes, ça n’aurait pas été cohérent avec son message politique », décrypte un habitué des couloirs ministériels.

Pas question, dès lors, d’accéder aux demandes de « chèques relance » pour les plus modestes, comme proposé par le patron de la CFDT Laurent Berger, dans un entretien au Monde lundi. « Il aurait été plus facile de faire un plan de soutien à la demande, en baissant la TVA d’un point ou en augmentant les prestations sociales. Mais ce n’est pas comme ça qu’on prépare la France aux défis du XXIe siècle et qu’on renforce l’outil de production. La demande, c’est l’emploi », assure-t-on dans l’entourage du ministre de l’économie, Bruno Le Maire.

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