Avec le plan de relance, le gouvernement veut accélérer dans le numérique – Le Monde

Cédric O est satisfait. A la lecture de la version finale du plan de relance de l’économie française, le secrétaire d’Etat au numérique et aux communications électroniques, estime que son secteur est, après la transition écologique, celui qui a été « le mieux traité ».

Dans les chiffres, pourtant, ce ne sont que 7,1 milliards d’euros qui sont fléchés directement vers le numérique d’ici 2022, sur les 100 milliards annoncés par le gouvernement. Un chiffre que souhaite relativiser M. O en soulignant que de nombreuses autres mesures, comme la baisse de l’impôt de production ou les mesures en faveur de l’enseignement, vont aussi bénéficier à son secteur : « Certaines dépenses sont difficiles à détourer », explique-t-il.

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Surtout, le secrétaire d’Etat veut mettre en avant l’augmentation des moyens qui vont être consacrés au numérique. Il cite les aides de la Banque publique d’investissement qui vont augmenter de 60 %, la création d’une enveloppe de 2,3 milliards d’euros sur les technologies critiques (informatique quantique, intelligence artificielle [IA], cloud, etc.), la multiplication par plus de 15 du budget dédié à l’inclusion, etc.

Un rôle crucial durant le confinement

Une accélération qu’il justifie par le rôle crucial que le numérique a joué pendant le confinement. Mais aussi par des arguments moins conjoncturels. Un emploi sur cinq créé aujourd’hui en France est lié au numérique, rappelle-t-il. C’est pourquoi plus de la moitié des 7 milliards d’euros (4,5 milliards) sont dédiés à soutenir les start-up françaises, afin de faire émerger des champions. Alors que l’écosystème tricolore se montre très dynamique – notamment en termes de levées de fonds – pas question, pour Cédric O, de réduire les investissements. En particulier si on veut faire face à la concurrence chinoise et américaine, et défendre la souveraineté technologique européenne.

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Le reste du volet numérique du plan de relance vise à accélérer le fibrage du territoire (500 millions d’euros) – avec l’objectif de l’achever en 2025 –, la numérisation de l’Etat (1,7 milliard), et celle des TPE-PME (385 millions), qui ont pris beaucoup de retard de ce point de vue par rapport à leurs concurrentes européennes.

Réagissant aux annonces gouvernementales, Frédéric Mazzella, patron de Blablacar et coprésident de l’association France Digitale, qui représente les start-up françaises, ne cache pas sa déception : « On s’attendait à plus. Les montants annoncés ne nous laissent pas espérer de gros investissements. » Ainsi pointe-il que le plan prévoit 2,6 milliards pour six secteurs stratégiques (IA, informatique quantique, cloud…) alors que l’Allemagne a mis 5 milliards rien que sur l’IA.

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