Avec la Libra, Marck Zuckerberg veut “perpétuer la prédominance du système financier américain”

Avec la Libra, Marck Zuckerberg veut "perpétuer la prédominance du système financier américain"

C’est aujourd’hui que Mark Zuckerberg sera auditionné devant la commission des services financiers de la Chambre des États-Unis pour répondre aux nombreuses interrogations qui entourent le projet de cryptomonnaie Libra. Le propos liminaire que tiendra le dirigeant a été rendu public en amont de cette rencontre. Il expose la stratégie de défense du P-dg de Facebook qui se positionne sur un plan géopolitique pour démontrer l’enjeu majeur que représente selon lui le lancement de sa monnaie numérique. “Pendant que nous débattons de ces questions, le reste du monde n’attend pas. La Chine s’apprête à lancer des idées similaires dans les mois à venir. La Libra s’appuiera essentiellement sur le dollar, et je pense qu’elle va perpétuer la prédominance du système financier américain ainsi que nos valeurs démocratiques dans le monde. Si l’Amérique n’innove pas, notre prévalence financière n’est pas garantie”, assure Mark Zuckerberg. En plein bras de fer commercial entre Washington et Pékin, cet argument résonnera sans doute avec force dans les hautes sphères du pouvoir américain. 

Mais le jeune patron s’efforcera également de prouver que Facebook et la Libra Association ont entendu les craintes et doutes qui entourent le projet, notamment quant au fait que la cryptomonnaie puisse menacer la souveraineté monétaire des Etats. “La politique monétaire est du ressort des banques centrales et non de la Libra. La Libra Association n’a pas l’intention de concurrencer des monnaies souveraines ou d’entrer dans l’arène de la politique monétaire.” 

“Facebook ou l’inconnu ?” 

Concernant le portefeuille numérique Calibra sur lequel s’appuiera la Libra pour fonctionner, Mark Zuckerberg assure qu’il y aura “une séparation claire entre les données sociales de Facebook et les données financières de Calibra”. Il ajoute que “Calibra ne partagera pas les informations de compte ou les données financières des clients avec Facebook, sauf pour prévenir la fraude ou les activités criminelles, lorsque les gens choisissent de partager leurs données, ou lorsque nous sommes légalement obligés de le faire.”

Enfin, pour Mark Zuckerberg, il est clair qu’il vaut mieux qu’un tel projet soit porté par une entreprise comme la sienne que par des “sociétés ou des pays étrangers [qui] peuvent agir sans la même surveillance réglementaire ou le même engagement en matière de transparence que nous.” Il se dit même convaincu qu’il n’y a “aucune garantie que les services qui soutiennent la démocratie et les droits fondamentaux en matière d’expression l’emporteront.” Facebook ou l’inconnu, cet argument portera-t-il ? Réponse dans quelques heures… (Eureka Presse)

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