Aux Etats-Unis, le Parti républicain se déchire et échoue à désigner le président de la Chambre des représentants – Le Monde

Kevin McCarthy à l’annonce des résultats du second tour de scrutin pour l’élection du président de la Chambre des représentants, au Capitole, le 3 janvier 2023.

Il a suffi, mardi 3 janvier, de quelques heures pour que le 118e Congrès des Etats-Unis entre dans l’histoire. Il a suffi d’un incendie, dont les flammes couvaient depuis des semaines, pour accabler le Parti républicain, pourtant majoritaire dans la nouvelle Chambre des représentants. L’élection du speaker aurait dû constituer un moment de félicité pour le candidat favori, Kevin McCarthy (Californie). Ce fut exactement l’inverse. Trois tours de scrutin – événement sans précédent depuis 1923 – ne lui ont pas permis d’obtenir cet honneur et de succéder à Nancy Pelosi. Le sourire carnassier qu’affichait le républicain cachait mal les stigmates de la torture politique à laquelle une vingtaine de ses collègues l’ont soumis pendant cette séance théâtrale. Une suspension de séance, décidée jusqu’à mercredi, lui a offert un bref répit pour tenter de surmonter les divisions internes.

Parmi les 434 élus qui devaient prendre leurs fonctions mardi, les républicains disposent de 222 voix, contre 212 aux démocrates. Cette majorité très courte place la droite à la merci d’élus extrémistes, se moquant de toute discipline de vote, décidés à renverser la table sur laquelle se confectionne la politique traditionnelle.

Regroupés au sein de la faction Freedom Caucus, cette trentaine de représentants est issue de la génération MAGA (Make America Great Again), mais ne suit pas forcément les consignes de Donald Trump, qui, sans entrain aucun, avait appelé à voter McCarthy. Parmi les figures dominantes de cette génération, Marjorie Taylor Greene (Géorgie) est l’une des seules à soutenir cette candidature classique. « Si seulement la base comprenait que 19 républicains votant contre McCarthy jouent en ce moment à la roulette russe avec notre majorité républicaine durement acquise », se lamentait-elle mardi, sur Twitter.

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La défiance des « never Kevin »

Dans la foulée des élections de mi-mandat, début novembre 2022, plusieurs élus – les « never Kevin » – avaient exprimé leur défiance envers ce candidat considéré comme un apparatchik sans véritable flamme conservatrice. Dans leur acception, la politique est un bûcher fait de tweets et de directs sur les chaînes Fox News ou Newsmax, servant à rôtir les ennemis démocrates tout comme les éléments trop mous de leur propre camp. Pour ces inquisiteurs, le fait de ne pas disposer d’alternative réelle à McCarthy importe peu. « Si vous voulez assécher le marigot, vous ne pouvez pas placer le plus grand alligator à la conduite de cet exercice », a expliqué Matt Gaetz (Floride), l’un de ces « never Kevin ».

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