Au vaccinodrome du Stade de France, l’étrange impopularité de Moderna – Le Parisien

C’est une donnée inattendue pour les professionnels de santé exerçant au vaccinodrome du Stade de France, à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), qui ouvrira officiellement ce mardi matin au public. À quelques heures de sa mise en service, il reste encore énormément de créneaux sur Doctolib.fr pour des personnes souhaitant se faire vacciner dès le premier jour. Mais c’est surtout l’énorme déséquilibre entre les doses Pfizer et celles de Moderna, qui surprend les gestionnaires du site.

Tandis que pour Pfizer, il n’y a plus aucun créneau disponible jusqu’à la fin de la semaine, ce sont, pour Moderna, plusieurs centaines d’options qui restent possibles pour le public, de mardi midi à samedi après-midi. « Sans qu’on ne puisse l’expliquer, Moderna a clairement un déficit de popularité, observe Katy Bontinck, première adjointe (Génération. s) au maire de Saint-Denis, chargée de la santé. Peut-être parce qu’il a été moins utilisé en France jusqu’ici et donc, qu’il est moins connu ? » s’interroge-t-elle.

Un amalgame avec AstraZeneca?

Pourtant, la technique (ARN-Messager) et l’efficacité (94 % pour Moderna, contre 94,5 % pour Pfizer) sont totalement comparables entre les deux vaccins. Le public ferait-il un amalgame entre Moderna et AstraZeneca, dont le vaccin avait été suspendu pendant plusieurs jours par de nombreux pays européens, mi-mars? Ce week-end, alors que l’Agence européenne du médicament a confirmé il y a quelques jours un risque « rare » de thrombose après l’administration du vaccin, près de 1 200 doses d’AstraZeneca ont ainsi été boudées dans le Nord-Pas-de-Calais.

« L’ARS (NDLR : l’agence régionale de santé) nous dit que Moderna termine aussi en A, comme AstraZeneca… relève Katy Bontinck. Ça peut se jouer à peu de choses mais ce qui est sûr, c’est que le choix du vaccin semble très important aux yeux du public. On entend aussi des personnes dire que le vaccin Janssen arrive, qu’il n’y a qu’une dose et pas d’effet indésirable connu.»

Dans les couloirs du Stade de France, les données préoccupent quelque peu les équipes en charge de l’ouverture du vaccinodrome. « On ne sait pas ce qui se passe mais c’est assez incroyable la différence de vitesse à laquelle les doses partent par rapport à Pfizer », souffle-t-on au conseil départemental de la Seine-Saint-Denis. Des élus ont déjà saisi l’ARS pour lui demander de communiquer sur le sujet très rapidement.

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