Au troisième jour de son procès, Nordahl Lelandais face à « Nono » – Le Monde

Nordahl Lelandais devant la cour d’assises de l’Isère, à Grenoble, le 2 février 2022.

Aujourd’hui mercredi 2 février, c’est un grand jour. Nordahl Lelandais, qui comparaît depuis le 31 janvier devant la cour d’assises de l’Isère pour le meurtre de Maëlys de Araujo le 27 août 2017, a revêtu sa plus belle chemise. Elle est blanche et parfaitement repassée, fermée jusqu’à l’avant-dernier bouton. L’après-midi lui est entièrement consacrée. La cour tente de brosser son portrait. En fait de portrait, c’est plutôt, comme le souligne la présidente, Valérie Blain, l’examen de son parcours de vie.

A l’en croire, côté famille, rien à signaler : belle enfance. Vacances, souvent en Espagne. Bonne entente avec son frère et sa sœur. Même chose avec ses parents. Le père, attaché scientifique dans la production de pharmacie, est souvent absent pour cause de déplacement professionnel. La mère, qui a pour Nordahl les yeux de Chimène et selon laquelle « il réussit tout ce qu’il touche », travaille comme secrétaire médicale dans un centre de radiologie.

Du côté de cette mère, il y a treize frères et sœurs et une quarantaine de cousins issus de la fratrie. « Mais ceux dont j’étais le plus proche, c’était les jumeaux Audrey et Léandre », dit-il. A tel point qu’il deviendra le parrain de la fille de l’un d’eux. Une filleule sur laquelle, à l’été 2017 – quelques semaines avant le meurtre de la petite Maëlys –, il se livrera à des attouchements pendant son sommeil, ce qui lui vaut d’être poursuivi pour « agression sexuelle sur mineur de moins de 15 ans » devant cette cour.

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Internat dans un établissement pour enfants en difficulté

Côté scolaire, quoi qu’en disent sa mère et son frère, ça se gâte assez vite. Nordahl Lelandais n’aime pas l’école. L’entrée au collège n’est pas un succès et, à partir de la 4e, l’adolescent est dirigé en internat dans un établissement pour enfants en difficulté. Un épisode que, plus de vingt-cinq ans après, Nordahl Lelandais refuse d’entendre. Face à la présidente qui l’interroge sur sa scolarité, il n’en démord pas : « C’était un collège sport-études. C’est à ma demande que j’y suis allé parce qu’au programme, c’était biathlon, tir à la carabine et ski de fond. »

Il n’y reste que quelques mois. Trop d’absences et pas assez de travail. Pourtant, « j’ai des bons souvenirs », insiste-t-il, même si l’un de ses camarades a raconté qu’il pleurait le soir dans sa couette. Après avoir triplé sa 4e, Nordahl abandonne l’école. Il commence un apprentissage chez un garagiste auto, pour préparer un CAP de mécanicien. Là non plus, l’expérience ne dure pas. « Le travail me plaisait, mais pas l’école. En plus, j’ai volé un autoradio et de l’essence dans une voiture. » Le patron l’a fichu dehors.

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