Au procès des attentats du 13-Novembre, les accusés ont pour la première fois la parole – Le Monde

Formalités d’état civil initiales et manifestations intempestives de Salah Abdeslam mises à part, les 14 accusés présents au procès des attentats du 13-Novembre n’avaient pas encore eu la parole. Mercredi 15 septembre, une semaine après l’ouverture de l’audience, ils ont pu s’exprimer brièvement une première fois à l’initiative de Jean-Louis Périès, président de la cour d’assises spécialement composée de Paris, « pour préciser leur position par rapport aux faits qui leur sont reprochés ». Pendant un quart d’heure, dans l’ordre alphabétique inversé, chacun s’est dressé tour à tour face à son micro.

Si Sofien Ayari et Osama Krayem – soupçonnés d’avoir été missionnés pour un attentat à Amsterdam où ils se trouvaient le 13 novembre 2015 – ne se sont levés que pour dire qu’ils n’avaient rien à dire à ce stade, la majorité d’entre eux ont prononcé quelques mots, parfois une phrase seulement, pour faire savoir qu’ils attendaient ce procès « depuis longtemps », se dire « désolé pour les victimes », condamner les attentats « avec fermeté », et assurer de leur volonté de « répondre à toutes les questions ».

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Pour beaucoup, il s’agit d’une première occasion de prendre ses distances avec le projet terroriste, tout en admettant, parfois, une participation indirecte. « Je reconnais être allé chercher Salah Abdeslam à Paris, mais à aucun moment je n’ai voulu faire du terrorisme », déclare ainsi Hamza Attou, l’un des deux accusés ayant ramené le seul membre encore en vie des commandos du 13-Novembre de Paris à Bruxelles dans la nuit suivant les attentats. « Je n’ai jamais été au courant de ce qui s’était passé », se défend aussi Mohammed Amri, qui se trouvait avec eux dans la voiture.

Salah Abdeslam assume, positionnement rare

Même ligne de défense pour Farid Kharkhach, accusé d’avoir fourni de fausses cartes d’identité : « Je ne nie pas mon rôle, mais j’ai eu la malchance de tomber sur ces personnes, que je n’ai jamais vues. Je n’aurais jamais cru que ces faux papiers seraient liés à ces massacres. » « Je reconnais avoir commis certains actes, j’en conteste d’autres », dit simplement Mohamed Bakkali, à qui il est notamment reproché d’avoir loué des appartements ayant servi de caches aux terroristes.

« J’espère que justice sera faite, car je suis totalement innocent », clame Abdellah Chouaa, l’un des trois accusés comparaissant libres, qui en veut pour preuve qu’il a « aussi une connaissance décédée dans les attentats de Bruxelles » commis par des membres de la même cellule le 22 mars 2016. « Je plaide mon innocence depuis le premier jour. Oussama Atar, c’est Oussama Atar, insiste de son côté Yassine Atar, frère du commanditaire présumé des attentats de Paris. Je pense que c’est pour mes liens familiaux que je suis là, mais moi, je ne suis pas Oussama Atar. »

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