Au premier jour du procès des attentats du 13-Novembre, les provocations de Salah Abdeslam – Le Monde

Croquis montrant l’accusé Salah Abdeslam, dans la salle d’audience spéciale du procès des attentats du 13 novembre 2015, à Paris, le 8 septembre 2021.

Le procès des attentats du 13-Novembre s’est ouvert dans un bunker, mercredi 8 septembre, à Paris. Ile de la Cité à moitié bouclée, secteur quadrillé par des centaines d’hommes en armes, circulation détournée, accès unique et inhabituel par l’arrière du vieux palais de justice. Douze portiques de sécurité avec tapis roulant à rayons X accueillent comme à l’aéroport les suiveurs d’une audience sous haute sécurité. Pousser la mauvaise porte déclenche une alarme bruyante. Au sol, les plaques en fer forgé menant aux canalisations ont été scellées.

Dans l’enceinte, personne ne circule sans badge accroché au cou : cordon noir, les avocats ; bleu, les civils chargés de l’organisation ; orange, la presse ; rouge, les parties civiles qui ne veulent pas parler aux cordons orange ni être filmées par leurs caméras ; vert, celles qui sont d’accord pour être interrogées ; jaune, celui des gendarmes chargé de veiller, entre autres, au strict respect par les cordons orange des feux rouges ou des feux verts arborés par les parties civiles. Une poignée d’entre elles n’ont pas encore choisi leur couleur, elles portent les deux autour du cou.

En ce premier jour consacré à des formalités procédurales, les parties civiles sont bien moins nombreuses que les avocats, regroupées dans le fond de la longue et moderne salle de bois clair bâtie pour l’occasion à l’intérieur de l’antique salle des pas perdus. Impressionnant écrin éphémère pour un procès historique.

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L’imposant dispositif de sécurité, le décor inédit, l’attente qui entoure l’événement et la perspective de replonger dans le traumatisme six ans après suscitent une certaine fébrilité. On sursaute lorsque retentit, avec trois quarts d’heure de retard, la sonnerie annonçant l’ouverture de l’audience. Les magistrats de la cour d’assises spécialement composée gagnent leur fauteuil dans un silence absolu. L’atmosphère est saturée d’émotion. Une jeune interprète, première personne invitée à la barre par le placide président de la cour, Jean-Louis Peries, s’emmêle les pinceaux au moment d’énoncer son identité et ses fonctions, sourit, souffle, demande « pardon », puis recommence.

Coopération limitée

Aux accusés de se présenter désormais, chacun leur tour, par ordre alphabétique, qui est aussi celui dans lequel les onze qui comparaissent détenus ont été placés dans le box. Salah Abdeslam est là, tout à droite, haut noir, masque noir laissant déborder une barbe fournie, cheveux mi-longs. Le seul membre encore en vie des commandos du 13 novembre 2015 focalise l’attention. Sera-t-il plus loquace qu’il ne l’a été depuis son arrestation, en mars 2016 ?

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