Au moins neuf attaques de commissariats depuis le début de l’année – Le Figaro

Dimanche 11 octobre, des dizaines de jeunes se sont attaquées à un commissariat de police, à Champigny-sur-Marne dans le Val-d’Oise. Ces derniers mois, plusieurs commissariats ont été ainsi assaillis en Île-de-France, à chaque fois au moyen de «mortiers», des feux d’artifice de gros calibres, interdits à la vente aux particuliers en France.

L’utilisation de ces moyens pyrotechnique n’est pas nouvelle, «cela fait une vingtaine d’années qu’on voit ça», explique Thierry Clair, secrétaire général adjoint du syndicat UNSA Police. «Mais auparavant, on ne les observait qu’aux alentours du 14 juillet. Ce qui n’est plus le cas aujourd’hui», nuance-t-il.

  • Champigny-sur-Marne : deux attaques en quelques mois

Dernier exemple en date, le commissariat de Champigny-sur-Marne a été une nouvelle fois la cible d’une attaque. Il l’avait déjà été en avril dernier. Cette fois-ci, ce sont une quarantaine de jeunes qui ont tenté de pénétrer dans le commissariat, armés de barres de fer. Les assaillants n’ont cependant pas pu passer les portes blindées qui protégeaient le poste de police.

Tout est parti d’un accident de circulation. La police est accusée d’en être responsable et c’est dans le quartier de Bois-l’Abbé (un quartier classé en «reconquête républicaine», très marqué parle trafic de drogue) que des jeunes se sont rassemblés pour s’en prendre au commissariat.

Les assaillants ont utilisé des feux d’artifice et cinq voitures ont été incendiées. Les policiers ont affronté les assaillants des heures durant, et le calme est revenu vers 1 heure du matin.

  • Jouy-le-Moutier : tentative ratée d’incendie

Dans la nuit du 9 au 10 juin 2020, le commissariat de Jouy-le-Moutier (Val-d’Oise) a été la cible d’une attaque. Peu après 3 heures du matin, cinq ou six personnes ont tiré au mortier sur la façade du commissariat. Ils ont aussi tenté de mettre le feu au bâtiment avec un chiffon imbibé d’essence, sans y parvenir.

  • Argenteuil : quatre blessés policiers

Dans la nuit du 18 au 19 mai, le commissariat d’Argenteuil est attaqué des heures durant par une cinquantaine d’individus. Le dimanche précédent, un jeune homme de la ville âgé de 18 ans s’était tué en scooter alors qu’il tentait d’échapper à la police. Rapidement, des jeunes de la ville avaient rendu la police responsable, avant de s’en prendre directement au commissariat.

Les assaillants avaient tiré au mortier et lancé des cocktails molotov sur le poste de police. Plusieurs feux de poubelles et de voitures avaient aussi été déclenchés afin d’encercler les policiers. Quatre policiers ont été blessés, dont trois légèrement.

  • Les Mureaux, Fontenay-le-Fleury, Plaisir : trois attaque en trois jours au mois de juillet

Entre les 6 et 9 juillets, chaque nuit, des commissariats des Yvelines ont été attaqués aux Mureaux, Fontenay-le-Fleury, Plaisir. À chaque fois, plusieurs dizaines de personnes s’en sont prises aux fonctionnaires avec tirs de mortier et de jets de pierres. Dans les communes alentour, à Mantes-la-Jolie, ou à Guyencourt, plusieurs patrouilles de police avaient aussi été attaquées en même temps.

  • Les Ulis: une attaque sans motivation?

Le 17 mai, c’est le commissariat des Ulis qui est attaqué à coups de tirs de feux d’artifice. Cette fois-ci, un policier, interrogé par Le Parisien s’étonnait : «Il n’y a pourtant pas eu d’événement dans la journée, comme une interpellation ou une opération de sécurisation qui aurait pu mettre le feu aux poudres. On a vraiment l’impression que c’est un acte totalement gratuit».

  • Trappes : violence à la sortie du confinement

16 mai, 23h15, le commissariat de Trappes dans les Yvelines est attaqué par des tirs de feu d’artifice. La dizaine de personnes à l’origine des tirs, était répartie de part et d’autre du portail, ils se sont ensuite enfuis, poursuivis par les policiers de la Brigade anticriminalité. Confrontés à la bande de jeunes à l’origine de l’attaque, les policiers ont utilisé des grenades de désencerclement pour disperser le groupe, sans qu’aucun blessé ne soit à déplorer.

  • Boissy-Saint-Léger : attaque à l’acide

Le lundi 3 février, aux alentours de 21h20, trois bouteilles d’acide ont été jetées dans la cour du commissariat de Boissy-Saint-Léger dans le Val-de-Marne. L’une de ces bouteilles a explosé, intoxiquant quatre fonctionnaires de police. Les policiers ont répliqué en lançant des grenades de désencerclement.

Cette attaque avait mobilisé le laboratoire central de la Préfecture de police ainsi que 11 engins de sécurisation, 40 sapeurs-pompiers et un médecin du Samu.

Les syndicats de police s’inquiètent de ces attaques. Pour eux, le diagnostic est simple : « on constate que le principe de sanctuarisation du commissariat a explosé, le sentiment d’impunité se généralise», explique Frédéric Lagache, délégué national du syndicat d’Alliance Police.

À VOIR AUSSI – «Ça fait des années qu’on alerte la hiérarchie»: les policiers du commissariat de Champigny-sur-Marne manifestent

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