Attestation, terrasses… Le calendrier du déconfinement peaufiné par Macron – Le HuffPost

LEWIS JOLY / POOL / AFP
Trois semaines après l’entée en vigueur du troisième confinement, l’allègement des mesures sanitaires commence à se préciser (photo prise le 20 avril durant une réunion au sommet de l’État sur la stratégie de vaccination).

DÉCONFINEMENT – Même pour le maître des horloges, les aiguilles continuent de tourner. Ce mercredi 21 avril, soit trois semaines jour pour jour après l’allocution télévisée dans laquelle il annonçait un troisième confinement dans l’hexagone, Emmanuel Macron réunissait un conseil de défense pour évoquer l’allègement des mesures sanitaires mises en place face au covid-19

Et selon plusieurs médias, dont l’Agence France presse, Le Monde et RMC, la piste envisagée -pour le moment- reste un déconfinement début mai, conformément à l’annonce présidentielle de “quatre semaines” de confinement. 

Une allocution d’ici début mai?

Ainsi, avançait dans la matinée l’AFP en citant une source proche du dossier, l’exécutif prévoirait de lever dès le 3 mai l’interdiction de s’éloigner de plus de 10 kilomètres de son domicile, éventuellement d’alléger le couvre-feu, puis de rouvrir à partir de mi-mai (probablement le lundi 17) les terrasses des bars et restaurants, les commerces non alimentaires et les lieux de culture, avec à chaque fois des jauges réduites. Avant cela, les élèves de maternelle et de primaire reprendront bien le chemin de l’école ce lundi 26 avril et leurs aînés du collège et du lycée la semaine suivante, le 3 mai.

Des informations qui ont été confirmées par le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal durant un point presse ce mercredi midi. Il a effectivement annoncé que les restrictions de déplacement (y compris entre différentes régions) et l’attestation dérogatoire seraient normalement supprimées le 3 mai. Concernant la mi-mai, il s’est en revanche montré plus prudent, évoquant une réouverture “progressive” de certaines terrasses et de certains lieux de culture. 

Un calendrier conforme donc à celui ébauché par Emmanuel Macron durant son allocution télévisée. Comme il l’avait indiqué, le chef de l’État devrait reprendre lui-même la parole pour annoncer les modalités de la réouverture, vraisemblablement d’ici la première semaine de mai, toujours d’après la source de l’AFP. Un déconfinement dont les membres du gouvernement s’accordent sur le fait qu’il pourrait être mené de façon différenciée en fonction des régions, comme l’a encore confirmé Gabriel Attal ce mercredi, assurant qu’une “territorialisation” de la levée des mesures est bien “sur la table”. 

La grande particularité de cette réouverture du pays, assurent nos confrères de BFMTV, c’est que le président de la République n’aurait cette fois pas conditionné le déconfinement à une évolution précise de la situation sanitaire, ni de chiffre maximal de contamination. À l’automne, au moment du deuxième confinement, l’objectif des 5.000 contaminations par jour avait été très discuté, jugé par certains comme arbitraire. 

La situation épidémique demeure compliquée

Or justement, en ce printemps 2021, la situation sanitaire est encore tendue bien qu’en phase d’amélioration, comme l’a expliqué le ministre de la Santé Olivier Véran dans les colonnes du Télégramme. De plus de 40.000 contaminations par jour au coronavirus avant le confinement, “on est aujourd’hui aux alentours de 33.000 cas chaque jour en moyenne”, a assuré le neurologue au journal breton. Mardi 20 avril, Santé Publique France comptabilisait toutefois plus de 43.000 nouveaux cas sur 24 heures. 

Surtout, à l’heure actuelle, les services de réanimation du pays sont encore très sollicités, avec un taux d’occupation approchant les 120% et concernant presque 6000 malades, soit davantage que durant la deuxième vague de l’automne. Les entrées dans ces services sont néanmoins en train de diminuer de jour en jour, ce qui incite l’exécutif à conserver le cap du mois de mai pour alléger les mesures sanitaires.  

Ce choix reflète en effet la conviction, à l’Élysée comme à Matignon, que le nombre de contaminations tombera autour de 20.000 par jour d’ici un mois et que l’objectif des 20 millions de vaccinés avec au moins une dose, prévu mi-mai, sera atteint (ce qui nécessitera un regain d’enthousiasme populaire pour le sérum d’AstraZeneca et une autorisation pour celui de Johnson et Johnson). C’est d’ailleurs sur ce thème que communique actuellement l’exécutif, qui s’est félicité qu’un Français adulte sur quatre ait reçu au moins une dose de vaccin. 

Dans la même veine, Gabriel Attal s’est félicité ce mercredi, au sortir du conseil des ministres, d’un recul du taux d’incidence, c’est à dire la proportion de la population infectée par le virus, soit en recul au niveau national, et ce de façon marquée dans certains départements. 

L’aménagement du couvre-feu pas au programme?

Officiellement, l’Élysée reste pourtant mesuré, rappelant que “le président s’est engagé sur un calendrier de réouvertures progressives et fonction de l’évolution de l’épidémie”.

Plusieurs points restent néanmoins en discussion d’ici début mai. À commencer par le couvre-feu, que les plus prudents au gouvernement voudraient retarder d’une heure au maximum en métropole, à 20 heures, tandis les partisans de la réouverture plaident pour 23 heures. Ce mercredi, Gabriel Attal a semble-t-il commencé à préparé l’opinion publique à un maintien du dispositif, expliquant qu’il ne faisait pas partie des mesures annoncées le 31 mars par Emmanuel Macron, et qu’il ne serait donc pas concerné par un allègement. S’il ne sera donc sans doute pas levé, reste la possibilité pour les autorités de l’aménager. 

Autres questions à trancher, celle des jauges dans les lieux de culture et la taille des commerces pouvant rouvrir. Des concertations se poursuivent aux ministères de la Culture et de l’Économie avec les professionnels. Les jauges pourraient varier en fonction des territoires, avec un seuil plancher à 35%, qui évoluerait en fonction du niveau de circulation du virus. Le calendrier des prochaines étapes d’ouverture (salles de sports, boites de nuit, festivals etc…) reste à ce propos à préciser.

L’exécutif réfléchit aussi à déployer dans les établissements scolaires des autotests que la Haute autorité de santé devrait autoriser cette semaine. Ce sujet, tout comme le protocole sanitaire à appliquer à la rentrée, soulève des questions d’organisations complexes. Faut-il prévoir systématiquement un adulte pour superviser les tests, pas si simples à effectuer? Et faut-il tester tous les enfants et à partir de quel âge? 

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