Attaque près des anciens locaux de Charlie Hebdo : quatre nouveaux suspects interpellés – Le Parisien

Zaheer Hassan Mahmoud était-il vraiment un assaillant isolé? Ou a-t-il bénéficié de complicités? L’enquête sur l’attaque au hachoir perpétré par ce ressortissant pakistanais de 25 ans près des anciens locaux de Charlie Hebdo à Paris (XIe arrondissement), le 25 septembre, vient en tout cas de rebondir. D’après des sources concordantes, quatre nouveaux suspects ont été interpellés lundi par les enquêteurs de la brigade criminelle de Paris et de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) en région parisienne, dans le Calvados et en Gironde.

Âgés de 17 à 21 ans, ces hommes d’origine pakistanaise, amis ou proches de Zaheer Hassan Mahmoud, sont soupçonnés d’avoir eu connaissance du projet d’action violente du jeune djihadiste présumé et de l’avoir incité à passer à l’acte. Des échanges numériques exhumés par les policiers sur le téléphone de Zaheer Hassan Mahmoud montrent qu’ils ont échangé avec lui les jours précédant l’attaque rue Nicolas-Appert, notamment au sujet des caricatures de Charlie Hebdo.

Présentés au juge antiterroriste

Le plus jeune des suspects, interpellé en Gironde, a déjà été mis en examen mercredi pour « association de malfaiteurs terroriste criminelle » et placé en détention provisoire. La garde à vue du suspect s’est terminée plus tôt car il avait déjà été entendu sous ce régime durant l’enquête de flagrance en tant qu’ami de Zaheer Hassan Mahmoud. Les trois autres suspects ont quant à eux été présentés ce vendredi devant le juge antiterroriste en vue de leur mise en examen.

Le 25 septembre peu avant midi, Zaheer Hassan Mahmoud, arrivé en France en 2018 sous une fausse identité de mineur et domicilié dans un foyer à Pantin (Seine-Saint-Denis), s’était rendu en métro devant les anciens locaux de Charlie Hebdo rue Nicolas-Appert (XIe) et avait frappé avec un hachoir deux salariés de l’agence de production de Premières Lignes. Cette entreprise est voisine de l’ancienne rédaction du journal satirique et était déjà là lors des attentats de janvier 2015. Les deux salariés ont été grièvement blessés.

L’assaillant avait justifié son acte par la republication des caricatures de Charlie Hebdo

Interpellé quelques minutes plus tard, Zaheer Hassan Mahmoud avait expliqué en garde à vue qu’il pensait avoir ciblé des journalistes de Charlie Hebdo — dont les nouveaux locaux sont en réalité désormais tenus dans un lieu tenu secret. Il avait déclaré avoir été influencé les jours précédant en visionnant des vidéos en provenance du Pakistan, où des manifestations venaient d’être organisées en réaction à la republication des caricatures du prophète Mahomet par Charlie Hebdo en marge de l’ouverture du procès des attentats de janvier 2015. Un acte de liberté qui l’aurait mis « en colère ».

Le jeune Pakistanais n’avait pas revendiqué son attaque au nom d’une organisation terroriste mais avait dit s’être inspiré des discours de Khadim Hussain Rizvi, le fondateur et dirigeant du parti Tehreek-e-Labbaik Pakistan, dit TLP, un mouvement extrémiste pakistanais. Dans une vidéo publiée sur Internet avant de passer à l’acte, l’assaillant s’était filmé en larmes, en train de réciter des chants islamiques. Il avait alors comparé la France à un « pays de mécréants ».

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