Attaque du Capitole : Mike Pence s’est trouvé à 12 mètres des émeutiers, des Proud Boys voulaient le tuer, selon le comité – 20 Minutes

La journée de Mike Pence s’est terminée comme elle avait commencé : par un tweet de Donald Trump et des prières. Selon le comité parlementaire qui enquête sur l’attaque du Capitole, le 6 janvier a marqué la culmination d’une campagne de pressions exercées par le commandant en chef des Etats-Unis sur son vice-président pour renverser les résultats de l’élection.

Lors de la troisième audition, jeudi, le comité a révélé de nouveaux détails. Le plus important, légalement : Donald Trump avait été averti à des multiples reprises que son plan visant à demander à Mike Pence de rejeter des grands électeurs lors de la certification des résultats était illégal, mais il a malgré tout continué d’insister sur Twitter et devant ses supporteurs. Qui, quand ils ont déferlé sur le Congrès, se sont trouvés à seulement 12 mètres de Mike Pence lors de son évacuation. Et si ce dernier point était déjà connu, il reste crucial : selon un élu démocrate, qui a cité un informateur du FBI, des membres des Proud Boys avaient l’intention de tuer Mike Pence s’ils en avaient l’opportunité. Retour sur 15 heures qui ont secoué l’Amérique.

1h00 du matin : Première salve sur Twitter

Deux jours avant, Mike Pence l’annonce officiellement à Donald Trump : il ne s’opposera pas à la certification des résultats. La théorie légale avancée par l’avocat John Eastman, n’a, selon le juge Luttig – qui conseille Pence – aucune légitimité. Mais le 5 janvier, Donald Trump ment et annonce pourtant que son vice-président est sur la même longueur d’onde que lui. Et à une heure du matin, le 6 janvier, l’interpelle sur Twitter pour lui demander de rejeter certains grands électeurs.

8h17 : Trump en appelle au « courage » de Pence

« Fais-le, Mike, c’est le moment de faire preuve d’un courage extrême », insiste Trump sur Twitter.

10h02 : Pence publie une déclaration officielle

Le vice-président publie sur Twitter une déclaration rédigée avec son conseiller judiciaire Greg Jacob. Il y explique pourquoi un vice-président ne sert qu’à compter les votes du collège électoral.

10h58 : Des membres des Proud Boys se dirigent vers le Capitole

Des membres des Proud Boys quittent le parc de l’Ellipse, où Donald Trump doit tenir un discours et se dirigent vers le Capitole, situé 2,5 km plus loin.

11h20 : Des insultes au téléphone

A la Maison Blanche, Donald Trump est furieux. Ses enfants, Don Jr, Eric, Ivanka, et de nombreux conseillers, sont là. Il téléphone à son vice-président. La conversation est « houleuse », selon le témoignage vidéo enregistré d’Ivanka Trump devant le comité. Trump dit à Pence qu’il est une « mauviette » («wimp »), selon Nicholas Luna, ex-assistant du président, et qu’il regrette de l’avoir choisi comme colistier cinq ans plus tôt. Puis vient l’insulte qui avait filtré dans le livre de Bob Woodward et Robert Costa : Trump traite Pence de « pussy » (un terme vulgaire proche de « fiotte »), confirme Julie Radford, chief of staff d’Ivanka Trump.

12h15 : Trump avertit Pence lors de son discours

Le président américain s’adresse à ses supporteurs. Il demande à nouveau que Mike Pence intervienne au Congrès. « Si tu ne le fais pas, je serai très déçu », avertit Trump.

14h13 : Les premiers émeutiers pénètrent dans le Capitole

Parmi eux se trouve notamment un membre des Proud Boys.

14h24 : « Mike Pence n’a pas eu le courage », tweete Trump

« Mike Pence n’a pas eu le courage de faire ce qu’il aurait dû faire pour protéger notre pays notre constitution », écrit le président américain sur Twitter. « Il a jeté de l’huile sur le feu », accuse une assistante de Pence. Un informateur du FBI affirme que des membres des Proud Boys – inculpés pour sédition – avaient l’intention de tuer Mike Pence et Nancy Pelosi si l’opportunité se présentait.

14h26 : Mike Pence est évacué

Le Secret Service escorte le vice-président dans un bureau près du Sénat. Puis, via un escalier, vers un bunker du Capitole. Des émeutiers sont de l’autre côté d’un couloir, à une douzaine de mètres de Mike Pence. On ne sait pas si des membres des Proud Boys se trouvaient parmi eux.

Mike Pence (en jaune) s'est trouvé à une douzaine de mètres des émeutiers du Capitole.
Mike Pence (en jaune) s’est trouvé à une douzaine de mètres des émeutiers du Capitole. – Congrès

16h19 : Trump appelle les émeutiers à rentrer chez eux

Une photo des Archives nationales immortalise le moment où Mike Pence regarde la vidéo publiée par Donald Trump sur Twitter, dans laquelle le président américain appelle les émeutiers à rentrer chez eux. Au total, Mike Pence reste pendant plus de quatre heures dans les sous-terrains. Certains poussent pour l’évacuer du Capitole. Mais il refuse, pour ne pas « donner au monde l’image d’un vice-président des Etats-Unis en fuite ». Le juge conservateur Michael Luttig l’a assuré au comité, pesant chaque mot : « Si le vice-président Pence avait obéi aux ordres de son président (…), cela aurait plongé l’Amérique dans une révolution au beau milieu de la première crise constitutionnelle (…), la première depuis la fondation de la république. »

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