Attaque devant les ex-locaux de « Charlie » : le suspect mis en examen pour « tentatives d’assassinats » terroristes – Le Monde

A proximité des anciens locaux du journal Charlie Hebdo, l’impasse des Primevères est complètement bouclée par les forces de l’ordre, à Paris, le 25 septembre.

L’auteur présumé de l’attaque au hachoir, vendredi devant les ex-locaux de Charlie Hebdo, à Paris, a été mis en examen pour « tentatives d’assassinats en relation avec une entreprise terroriste » et « association de malfaiteurs », a annoncé mardi 29 septembre le procureur national antiterroriste (PNAT), Jean-François Ricard, qui a demandé son placement en détention provisoire au terme de sa garde à vue.

Auparavant, il a admis avoir menti sur son identité. Le suspect de l’attaque, qui a fait deux blessés graves, un homme et une femme employés de l’agence de presse Premières Lignes, affirmait initialement s’appeler Hassan Ali et être né en 2002 – au lieu de 1995. Sous cette identité, il avait bénéficié de l’aide sociale à l’enfance à son arrivée en France, en 2018. Confronté à un document pakistanais retrouvé dans son téléphone, « il a finalement reconnu qu’il s’agissait de sa véritable identité [Zaheer Hassan Mahmoud] et qu’il était âgé de 25 ans », a déclaré Jean-François Ricard lors d’une conférence de presse.

Celui-ci a confirmé que le suspect « était totalement inconnu de l’ensemble des services de renseignement » sous ses deux identités. Cette reconnaissance de ce qui apparaît comme sa véritable identité, qui n’a pas encore été définitivement authentifiée auprès du Pakistan, est survenue vers la fin de ses quatre-vingt-seize heures de garde à vue, commencée vendredi midi au moment de son interpellation place de la Bastille, peu après les faits, et terminée mardi en milieu de journée.

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Un acte prémédité

Outre Zaheer Hassan Mahmoud, dix personnes ont été placées en garde à vue jusque-là dans cette enquête. Cinq avaient déjà été relâchées entre vendredi et lundi, et le PNAT a annoncé mardi que les cinq dernières l’avaient également été.

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Parmi celles-ci, le « deuxième suspect », « Youssef », un Algérien de 33 ans placé en garde à vue vendredi midi et relâché le soir même, et qui a fait « preuve d’un grand courage en tentant d’attraper le mis en cause pour l’arrêter », selon le procureur antiterroriste.

M. Ricard a confirmé mardi que l’assaillant s’était dit « en colère » après avoir regardé « ces derniers jours des vidéos en provenance du Pakistan » concernant la publication et la republication récente par Charlie Hebdo des caricatures de Mahomet.

Le procureur a aussi confirmé que l’intéressé avait prémédité son acte : multiples repérages les jours précédant les faits, achat le matin même du hachoir, mais aussi d’un marteau et de bouteilles de white-spirit, car son « projet initial était d’entrer dans les locaux du journal, si nécessaire à l’aide du marteau, et de les incendier grâce aux bouteilles de white-spirit ». « En arrivant devant la rue, et en apercevant les victimes, il a pensé que ces dernières travaillaient pour Charlie Hebdo et a décidé de les attaquer », a déclaré le procureur.

« Drame des mineurs isolés »

« Il y a aujourd’hui un drame des mineurs isolés, notamment venant du Maroc, de l’Algérie, mais aussi de la Tchétchénie ou du Pakistan », a déclaré Gérald Darmanin devant l’Assemblée nationale lors des questions au gouvernement. « Je me rends au Maghreb la semaine prochaine à la demande du premier ministre et du président de la République pour régler le problème, qui relève notamment des pays du Maghreb », a-t-il ajouté.

Le ministre de l’intérieur a par ailleurs jugé « difficile » cette question de l’accueil des mineurs migrants, « des gens parfois persécutés dans leur pays, parfois isolés de leur famille, parfois fraudeurs ». « [Il y a] d’abord ceux qui méritent le droit d’asile, l’accueil de la République, et ceux qui méritent d’être reconduits à la frontière parce que soit ils ne sont pas mineurs, soit ils doivent repartir dans leur pays » a-t-il développé.

Il a enfin indiqué avoir été, avec le garde des sceaux Eric Dupont-Moretti, saisi pour « mettre fin à la discussion autour de la présomption de majorité, car effectivement c’est insupportable, ces faux majeurs [qui] prennent la place des vrais mineurs que nous devons protéger ».

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Le Monde avec AFP

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