Attaque de Villejuif : “hautes capacités”, “suivi psychiatrique dès 5 ans”… Ce que l’on sait de l’assaillant | LCI – LCI








Attaque de Villejuif : “hautes capacités”, “suivi psychiatrique dès 5 ans”… Ce que l’on sait de l’assaillant | LCI

































Police

Toute L’info sur

L’attaque au couteau meurtrière de Villejuif

PROFIL – Nathan C. a tué un homme et blessé deux femmes vendredi 3 janvier à Villejuif (Val-de-Marne) avant d’être abattu par la police. Si l’assaillant souffrait de troubles psychiatriques, le parquet antiterroriste s’est saisi de l’enquête samedi en évoquant une “radicalisation certaine”.

Muni d’une arme blanche, revêtu d’une djellaba bleue et criant sans cesse “Allah Akbar”, un individu a semé la mort ce vendredi 2 janvier, à Villejuif, dans le Val-de-Marne. Le désormais identifié “Nathan C.” a poignardé plusieurs personnes dans un parc, tuant un homme et blessant deux femmes. Un parcours “d’une extrême violence et d’une grande détermination” selon les témoins, qui s’accordent à décrire “le calme apparent” de l’assaillant, qui ne s’est pas interrompu face aux forces de l’ordre, jusqu’à être abattu. 

Après vingt-quatre heures d’enquête, où le parcours “perturbé” du jeune homme a été particulièrement étudié, le parquet antiterroriste s’est finalement saisi de l’enquête ce samedi dans la soirée. La radicalisation désormais “certaine” de cet homme de 22 ans est au cœur des investigations. 

Voir aussi

Un garçon aux “hautes capacités” mais souffrant de problèmes psychologiques

La procureure de la république de Créteil, Laure Beccuau, a fourni ce samedi 3 décembre de plus amples informations sur le profil de Nathan C. En effet, l’assaillant a pu être identifié assez rapidement grâce à une carte bancaire en sa possession. “Ce n’était pas un élément d’identification fiable, mais grâce à une intervention rapide de l’identité judiciaire et du laboratoire de police scientifique, des comparaisons ont pu être faites par les fichiers et son identification a pu être confirmée”, a précisé la procureure. 

La magistrate a confirmé que l’assaillant était “né en 1994” et qu’il avait “des antécédents judiciaires peu remarquables”. Il était connu pour un usage de stupéfiants alors qu’il était mineur et pour “violences légères” dans le cadre d’une manifestation, qui s’était tenue dans le cadre du mouvement Nuit debout en 2018. “La procédure a été classée car l’infraction n’a pas été suffisamment caractérisée à son encontre”, a détaillé Laure Beccuau, assurant qu’il “n’était pas non plus connu des services spécialisés”.

Il était suivi par de multiples médecins psychiatres a fait l’objet de plusieurs hospitalisations– Laure Beccuau, procureure de la République de Créteil
La représentante du parquet a ensuite abordé le parcours “personnel” du tueur, fourni aux enquêteurs par ses proches, “en totale coopération avec les services de police”. Ce parcours, “c’est celui d’un garçon très vite repéré comme ayant des hautes capacités intellectuelles, mais avec également un aspect plus sombre de sa personnalité, avec un suivi psychiatrique engagé très tôt, dès l’âge de 5 ans. Il était donc suivi par de multiples médecins psychiatres et a fait l’objet de plusieurs hospitalisations, dont certaines à la demande de ses parents”, a décrit Laure Beccuau.

Sur ces internements, “d’après les derniers éléments qui seront à parfaire lors de l’enquête judiciaire”, Nathan C. serait sorti du dernier établissement psychiatrique qu’il a fréquenté en mai 2019. “Il est alors soumis à un traitement médicamenteux, qu’il a interrompu en juin 2019”, a conclu la procureure.

Une radicalisation “certaine” au cœur des investigations

“En l’état actuel des choses, son absence des fichiers spécialisés ne l’avait pas fait repérer”, a justifié la procureure concernant la prudence des enquêteurs à propos d’une possible radicalisation. En fin d’après-midi, elle ajoutait que les auditions des proches se poursuivaient “afin de connaître la nature d’une conversion à l’islam qui se passe aux environs de mai ou juillet 2017”. Une conversion “confirmée et objectivée par les éléments découverts sur place”, que le directeur adjoint de la police judiciaire de Paris, Philippe Bugeaud, a décrit durant la même conférence de presse.

Dans un sac “découvert non loin du lieu des faits”, les enquêteurs ont ainsi pu découvrir “le coran bien sur, qui est le B.A.BA de tout bon musulman et pas seulement des radicalisés, des ouvrages divers sur la religion musulmane, quelques ouvrages qu’on peut qualifier de salafistes et une lettre qui peut être considérée non pas comme une lettre d’allégeance mais une lettre de départ, testamentaire”, selon Philippe Bugeaud.

Les investigations des dernières heures ont permis d’établir une radicalisation certaine du mis en cause– Communiqué du parquet national antiterroriste
Alors que l’enquête était encore confiée à la brigade criminelle au moment des déclarations de Laure Beccuau et Philippe Bugeaud, quelques heures plus tard, le parquet national antiterroriste (Pnat) s’est finalement saisi de l’affaire. “Si les troubles psychiatriques importants de l’auteur des faits sont avérés, les investigations des dernières heures ont permis d’établir une radicalisation certaine du mis en cause ainsi qu’une préparation organisée de son passage à l’acte”, mais aussi “démontré un parcours meurtrier réfléchi et sélectif de nature à troubler gravement l’ordre public par l’intimidation ou la terreur”, a expliqué le Pnat dans un communiqué.

Voir aussi

Pour les enquêteurs, il reste néanmoins à établir “le parcours avant les faits”, puisque Nathan C. a disparu du 2 janvier au matin jusqu’à son attaque dans le parc” selon la procureure de la République de Créteil. Il reste aussi à trouver ses éventuels contacts, bien que le directeur adjoint de la PJ parisienne a ajouté qu’il n’y avait à cette heure “pas de démonstration de complices ou d’assistants dans la série d’actes criminels commis”. 

Une série de perquisitions a déjà eu lieu, au domicile des parents, dans le 14e arrondissement de Paris, au domicile du jeune homme de 22 ans dans le même arrondissement, et au domicile de sa compagne dans un département de la Grande couronne. Selon les porte-paroles de l’enquête, “ces perquisitions ont donné un certain nombre d’éléments, dont du matériel informatique que nous sommes en train d’exploiter”.

Sur le même sujet

Et aussi

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *