Attaque au couteau : le spectre d’un radicalisé « de l’intérieur » ébranle la Préfecture de police – Le Monde

Le parquet antiterroriste s’est saisi de l’enquête sur le meurtre, jeudi, de quatre fonctionnaires par un agent de la direction du renseignement. Les soupçons d’attentat djihadiste ont été renforcés par les premières investigations.

Par , et Publié aujourd’hui à 01h58, mis à jour à 02h28

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Des soldats français devant Préfecture de police de Paris, le 3 octobre.

Après vingt-quatre heures d’hésitations, le parquet national antiterroriste (PNAT) a finalement décidé, vendredi 4 octobre, de se saisir de l’attaque au couteau qui a eu lieu, jeudi 3 octobre, au sein de la Préfecture de police (PP) de Paris, causant la mort de quatre fonctionnaires et en blessant plusieurs autres. L’annonce a eu l’effet d’une déflagration au sein de la maison police, tant ce scénario paraissait inimaginable dans une institution aussi imposante que la PP, qui plus est de la part d’un agent de sa direction du renseignement (DRPP) réputée pour son expertise et son goût du secret.

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Jeudi 3 octobre, le PNAT a donc repris l’enquête de flagrance diligentée initialement par le parquet de Paris sous les qualifications « d’assassinat sur personne dépositaire de l’autorité publique en relation avec une entreprise terroriste », « tentative d’assassinat sur personne dépositaire de l’autorité publique en relation avec une entreprise terroriste » et « association de malfaiteurs terroriste criminelle ». Les investigations ont été confiées à la brigade criminelle de Paris, la sous-direction antiterroriste de la direction centrale de la police judiciaire et la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI).

Plusieurs éléments ont conduit les enquêteurs à écarter la piste d’un coup de folie de l’assaillant pour finalement accréditer l’hypothèse de l’attentat terroriste. L’auteur de la tuerie, Mickaël Harpon, 45 ans, tué à l’issue de son périple meurtrier, a notamment eu des échanges de SMS troublants avec sa compagne avant les faits, selon plusieurs sources. Des SMS retrouvés dans le téléphone de la jeune femme, âgée de 38 ans. L’autre élément déterminant concerne l’environnement du tueur qui exerçait comme informaticien à la DRPP. Des personnes appartenant à la mouvance salafiste ont été identifiées dans son entourage.

Thèse d’un acte djihadiste prémédité

Converti à l’islam depuis au moins dix-huit mois, Mickaël Harpon fréquentait très régulièrement la mosquée de la Fauconnière près de chez lui, à Gonesse (Val-d’Oise). Or, selon nos informations, ce lieu de culte était connu pour abriter les prêches d’un imam salafiste très controversé. Il avait été recruté par le président de la mosquée, soucieux d’attirer dans ses murs un public jeune et nombreux, comme c’est souvent le cas. Le salafisme étant en vogue dans le quartier défavorisé voisin, il s’agissait, au passage et de façon moins avouée, de remplir les caisses de l’association grâce aux dons.

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