Attaque à l’arme blanche à Paris : Totalement innocenté après avoir été en garde à vue, le « deuxième suspect » témoigne – 20 Minutes

Peu après l’attaque de la rue Nicolas-Appert. — CELINE BREGAND/SIPA

Le deuxième suspect placé en garde à vue après l’attaque au hachoir qui a fait deux blessés graves vendredi à Paris, avant d’être mis hors de cause, a eu « un comportement héroïque », a souligné samedi son avocate Me Lucie Simon.

Son client, « Youssef » (nom d’emprunt), est sorti libre vendredi soir après avoir passé une dizaine d’heures en garde à vue auprès des enquêteurs antiterroristes. « Youssef était au niveau du boulevard Richard-Lenoir, il entend le cri d’une femme, puis d’un homme et voit quelqu’un partir avec un couteau et qui fait tomber ce couteau à l’entrée de la bouche de métro », raconte-t-elle. « Je voulais être un héros et je me suis retrouvé derrière les barreaux », a dit Youssef au journal Le Monde.

« J’étais en train d’entrer dans ma voiture, quand j’ai entendu les cris d’une femme. Je regarde dans mon rétroviseur pour voir ce qui se passe, puis je sors de ma voiture et j’entends cette fois un homme qui crie : “Non, non, non !” A ce moment-là, je vois un mec suspect qui court en direction du métro Richard-Lenoir, je suis parti directement pour le suivre. » « Il descend en trombe ans le métro, il voit que [le principal suspect] est sur l’autre quai, il crie “qu’est-ce que t’as fait ?”. L’assaillant le pointe avec un cutter et rentre dans le métro. Mon client arrête de le poursuivre parce qu’il est menacé », poursuit l’avocate. Une source proche de l’enquête a confirmé les grandes lignes de ce récit qui a valu à « Youssef » d’être mis hors de cause vendredi soir.

Il s’est présenté aux policiers pour témoigner

L’homme, âgé de 33 ans, de nationalité algérienne et présent depuis moins de dix ans en France, s’est « ensuite présenté aux policiers pour témoigner. Il a été placé en garde à vue », avec une interpellation type affaires de terrorisme : « menottes, yeux bandés », ajoute son avocate. « J’en entends un qui dit en chuchotant : “On l’a chopé.” Je lui réponds : “Vous m’avez pas du tout chopé, c’est moi qui suis venu pour témoigner !” », dit encore Youssef.

L’avocate affirme qu’il n’était pas « strictement nécessaire » que son client soit placé en garde à vue alors que d’après elle, les enquêteurs « avaient déjà tous les éléments ». « Ils avaient les vidéos de mon client, qui avait aussi croisé un policier avant d’être interpellé, à qui il avait donné la direction du suspect. »

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