Après sa condamnation pour violences conjugales, Adrien Quatennens dénonce “un lynchage médiatique” – BFMTV

Condamné à 4 mois avec sursis, le député du Nord se justifie longuement dans La Voix du Nord. “Je prends ma juste part. Mais je refuse d’en prendre davantage et de continuer à subir cet acharnement disproportionné”, tente de convaincre l’insoumis.

Adrien Quatennens sort finalement de son silence après des semaines. Le député a été condamné ce mardi matin à 4 mois de prison avec sursis pour violences conjugales et “envoi régulier et malveillant de messages” à son épouse.

“En plus de l’épreuve personnelle, j’ai enduré en silence un lynchage médiatique inédit de la part de gens qui n’étaient pas derrière les portes closes d’une histoire de couple et qui ne connaissaient rien au dossier”, attaque l’élu La France insoumise dans les colonnes de La Voix du Nord.

“À ceux qui veulent ma tête, attention”

En retrait de ses fonctions au sein du mouvement de Jean-Luc Mélenchon et de l’Assemblée nationale depuis septembre dernier, son groupe a prononcé des sanctions à son encontre, quelques heures après cette décision de justice.

“Ce geste (la gifle, NDLR) ne me ressemble pas. Je l’ai beaucoup regretté, je l’ai reconnu même devant nos proches, je me suis immédiatement excusé et bien que ça ne se soit jamais reproduit, je le regrette encore”, se justifie-t-il.

Celui que beaucoup voyaient comme un futur candidat à la présidentielle en 2027 écope d'”une radiation temporaire” de 4 mois de la part de son groupe, lui offrant la possibilité de revenir siéger le 13 avril prochain.

Son retour est également “conditionné à son engagement à suivre un stage de responsabilisation sur les violences faites aux femmes” auprès d’associations féministes”.

“Quant à ceux qui veulent ma tête, je leur dis simplement: attention. Attention au traitement que vous me réservez pour une faute que j’ai reconnue et pour laquelle j’ai accepté d’être sanctionné”, avance Adrien Quatennens alors que des membres de la Nupes appellent à sa démission, à l’instar de Sandrine Rousseau.

“L’enquête a conclu ce que j’avais reconnu”

“Je sais que nous n’en serions pas là si j’avais nié comme le font tous les autres. Mais je ne le regrette pas. Surtout si cela peut servir utilement la cause de la lutte contre les violences faites aux femmes”, se justifie encore l’élu, en visant Damien Abad, accusé par 4 femmes de viol et de tentatives de viol.

Le député revient également sur les accusations de son épouse. Alors que le nordiste a reconnu avoir donné une gifle à son épouse, cette dernière évoquait en novembre dernier par l’intermédiaire de son avocat des “colères”, des “crises” et “des violences physiques et morales” de sa part depuis “plusieurs années“, réfutant tout “contexte d’agressivité mutuelle”.

À l’époque, les propos de sa femme étaient arrivés au pire moment alors que le trentenaire préparait son retour politique.

“L’enquête a conclu à ce que j’avais reconnu: une gifle donnée dans un contexte de dispute, il y a plus d’un an et jamais reproduite, et l’envoi de trop nombreux sms amoureux suite à une annonce de divorce incomprise”, répond le parlementaire auprès de nos confrères.

“Il m’a été proposé de porter plainte contre mon épouse”

Adrien Quatennens tance sévèrement son épouse, l’accusant de l’avoir “ouvertement menacé de “détruire ‘(son) engagement politiquement'” en l’absence de réponse à “ses exigences” et de citer les “conditions de garde” de leur fille.

“Il m’a été proposé de porter plainte contre mon épouse. Malgré ce que j’ai moi-même subi de sa part, j’ai choisi de ne pas le faire, car il s’agit de faits isolés et que je souhaite protéger notre enfant. Il est urgent que tout cela cesse”, assure encore l’insoumis. Son avocate Jade Dousselin avait évoqué sur BFMTV des accusations “proches de la diffamation” fin novembre.

Son futur retour au Palais-Bourbon n’aura cependant rien d’une évidence. Le malaise à La France insoumise risque bien de perdurer dans un parti qui se veut engagé dans la lutte contre les violences faites aux femmes. La députée insoumise Clémentine Autain appelait fin novembre le mouvement à être “juste et audible dans ce dossier”.

Marie-Pierre Bourgeois

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