Après les législatives, Christian Jacob répète que Les Républicains sont « dans l’opposition » à Emmanuel Macron – Le Monde

Pas d’ambiguïté le dimanche, pas davantage le lundi. Christian Jacob, le président des Républicains (LR), a répété, lundi 20 juin, la farouche opposition du parti à toute idée de coalition avec la majorité présidentielle, sortie très affaiblie du second tour des élections législatives. « Il n’est question ni d’un pacte, ni d’une coalition, ni d’un accord de quelque forme que ce soit », a-t-il affirmé à la sortie du conseil stratégique de LR, faisant valoir « un débat très sain » dans cette réunion, qui a permis un choix « quasi unanime, ultramajoritaire ».

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Il a tenu à réaffirmer que son parti était « dans l’opposition au gouvernement et à Emmanuel Macron ». Selon lui, le chef de l’Etat « a fracturé le pays comme jamais, il a instrumentalisé les extrêmes et a mis la France dans la situation que l’on connaît aujourd’hui ». « Nous sommes en opposition à En marche !, au Rassemblement national et à l’extrême gauche et nous restons sur cette ligne-là », a encore défendu Christian Jacob, qui a annoncé la tenue d’un bureau politique de LR mardi 21 juin.

Les Républicains feront d’ici l’automne « une série de propositions » sur divers sujets allant de l’éducation à l’immigration, a poursuivi M. Jacob, qui compte conserver pour son parti une forme d’initiative, alors que LR pourrait théoriquement représenter l’appoint nécessaire à Emmanuel Macron pour faire voter ses réformes.

« La France ne doit pas sombrer dans l’immobilisme »

Mais Catherine Vautrin, la présidente ex-LR du Grand Reims et pressentie pour Matignon avant la nomination d’Elisabeth Borne, a appelé dans un entretien à Libération la droite à prendre ses « responsabilités » autour d’un accord programmatique et de gouvernement avec le camp Macron.

« Aujourd’hui, il est important d’éviter la paralysie de la France. Nous faisons face à une situation totalement inédite », analyse la chiraquienne. « Peut-être pouvons-nous regarder vers d’autres pays, notamment l’Allemagne, et nous rendre capables de créer les conditions de majorité. Utilisons le temps devant nous pour aboutir, autour du président de la République, à une majorité garantie par un pacte de gouvernement réunissant les réformateurs conscients que la France ne doit pas sombrer dans l’immobilisme », explique Mme Vautrin à Libé.

Selon elle, « il faut se mettre d’accord sur des sujets qu’on estime prioritaires », avant de citer « la transition énergétique du pays – une impérieuse nécessité – », « le pouvoir d’achat », « les retraites et notre pacte social » ou encore « sur la réindustralisation ». « Tout en imaginant, pourquoi pas, une clause de revoyure ou une analyse des programmes pour que soient ajoutées au projet du président de la République des mesures portées par LR », imagine-t-elle, ajoutant : « Derrière, enfin, pourrait se constituer un gouvernement d’union ».

« Responsabilité »

Le maire (LR) de Meaux, Jean-François Copé, avait fait des vagues dimanche soir, en parlant de « pacte de gouvernement vital » avec le camp macroniste, « afin de lutter contre la montée des extrêmes », et en estimant qu’« il appartient à la droite républicaine de sauver le pays », notamment sur les sujets de la sécurité, des dépenses publiques, de la laïcité et de la réforme de l’Etat. « Chacun est maintenant placé devant ses responsabilités à la sortie de ce désastre électoral pour le président de la République », avait-il ajouté. De son côté, la maire LR du 7arrondissement de Paris, Rachida Dati, avait assuré sur TF1 : « Nous serons un bloc décisif puisque nous sommes un parti de la responsabilité. »

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Des macronistes eux-mêmes avaient lancé des appels aux bonnes volontés, qui visaient surtout la droite. Bruno Le Maire avait appelé, sur France 2, à un « compromis » des députés autour de la coalition Ensemble !. Le ministre de l’économie – ancien LR – appelait à « écouter, dialoguer » au sein de la nouvelle Assemblée nationale, souhaitant une « nouvelle culture de gouvernement » dans cette optique.

Le président du conseil régional de Provence-Alpes-Côte d’Azur, Renaud Muselier, lui aussi ex-LR et soutien d’Emmanuel Macron, avait défendu la même ligne depuis Marseille. « Il faudra trouver dans les prochains jours les meilleurs moyens, les meilleurs mécanismes pour éviter d’aboutir à un pays ingouvernable à un moment aussi important de son histoire », avait-il prévenu.

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Le Monde avec AFP

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