Après la profanation du cimetière juif de Westhoffen, création d’un « office national de lutte contre la haine » – Le Monde
La décision fait suite à la profanation de 107 tombes dans le cimetière juif de Westhoffen. En visite sur place, le ministre de l’intérieur, Christophe Castaner, a annoncé, mercredi 4 décembre, la création d’un « office national de lutte contre la haine » au sein de la gendarmerie.
Cet office « sera chargé de coordonner pour la gendarmerie nationale à la fois l’enquête [sur cette profanation], pour que tous les moyens soient mobilisés, mais aussi l’ensemble des enquêtes sur les actes antisémites, antimusulmans, antichrétiens que nous connaissons sur notre territoire en zone gendarmerie », a précisé le ministre, accompagné de l’ancien président du Conseil constitutionnel Jean-Louis Debré, dont plusieurs aïeux sont inhumés dans ce cimetière.
« Il sera chargé aussi d’accompagner l’ensemble des acteurs de tous les territoires et de faire le lien avec la police, la justice, pour que les auteurs de ces actes ignobles soient condamnés », a-t-il ajouté.
« C’est la République qui est profanée »
Avec la profanation du cimetière de Westhoffen, « c’est la République qui est profanée », a déclaré Christophe Castaner après avoir longuement parcouru les allées de ce cimetière juif du XVIe siècle, dont plus d’une centaine de tombes ont été retrouvées, mardi, maculées de croix gammées tracées à la peinture noire.
Outre les sépultures de la famille Debré, ce cimetière abrite celles des familles de Karl Marx ou de l’ancien président du Conseil socialiste Léon Blum. L’Alsace est confrontée depuis plusieurs mois à une multiplication de graffitis et dégradations à caractère antisémite et/ou raciste.
Avant Westhoffen, 96 tombes du cimetière juif de Quatzenheim, situé à une dizaine de kilomètres, avaient été couvertes de tags antisémites le 19 février dernier, et le 11 décembre 2018, c’est celui de Herrlisheim, au nord-est de Strasbourg, qui avait été visé. Le ou les auteurs de ces profanations n’ont pas encore été interpellés.