Après la mort d’un de ses ressortissants, Washington frappe cinq bases du Hezbollah irakien – Le Monde

Le secrétaire d’Etat, Mike Pompeo, le ministre de la défense américain, Mark Esper, et le général Mark Milley, à Mar-a-Lago (Floride), le 29 décembre.

Le secrétaire d’Etat, Mike Pompeo, le ministre de la défense américain, Mark Esper, et le général Mark Milley, à Mar-a-Lago (Floride), le 29 décembre. TOM BRENNER / REUTERS

L’armée américaine a annoncé, dimanche 29 décembre, avoir frappé cinq bases en Irak et en Syrie d’un mouvement proche du Hezbollah pro-iranien, le Kataeb Hezbollah (Brigades du Parti de Dieu). Ces tirs auraient fait dix-neuf morts parmi les combattants, selon le groupe irakien. Ils interviennent deux jours après la mort d’un Américain dans une attaque à la roquette contre une base militaire irakienne à Kirkouk.

Ces frappes menées « affaibliront les capacités du Kataeb Hezbollah à mener de futures attaques contre les forces de la coalition », s’est félicité le porte-parole du Pentagone, Jonathan Hoffman. Ce dernier a précisé que, sur les cinq installations visées, trois se trouvaient en Irak et deux en Syrie. Selon le Pentagone, les cibles visées étaient des unités de stockage d’armement ou de quartiers généraux de cette faction pro-Iran du Hachd Al-Chaabi, coalition de paramilitaires formée pour lutter contre les djihadistes et désormais intégrée aux forces de sécurité irakiennes.

« Les frappes ont été un succès », a déclaré à des journalistes le chef du Pentagone, Mark Esper, après les attaques menées par des avions américains F-15. « Nous mènerons des actions supplémentaires si nécessaire afin d’agir pour notre autodéfense et pour dissuader des milices ou l’Iran » de commettre des actions hostiles, a ajouté le secrétaire d’Etat à la défense.

Des images des sites du Kataëb Hezbollah visés par les forces américaines, le 29 décembre.

Des images des sites du Kataëb Hezbollah visés par les forces américaines, le 29 décembre. U.S. DEPARTMENT OF DEFENSE / VIA REUTERS

Quelques heures après ces raids, quatre roquettes se sont abattues près d’une base abritant des soldats américains, non loin de Bagdad, sans faire de victime. Depuis le 28 octobre, c’est la douzième attaque contre une base militaire irakienne où sont postés des soldats ou des diplomates américains.

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« Une réponse ferme »

Déjà vendredi, le mouvement avait lancé 36 roquettes contre la base militaire irakienne de Kirkouk, tuant un sous-traitant américain et blessant quatre militaires américains et deux soldats irakiens. Les projectiles ont visé la base avec une précision inédite. « Les tirs ont visé précisément la zone où se trouvent les Américains, près de la salle de réunion », selon un responsable irakien. Les Etats-Unis avaient aussitôt promis « une réponse ferme » face à la multiplication des attaques visant leurs intérêts en Irak.

Rappelant que le mouvement Kataeb Hezbollah « a des liens étroits » avec les Forces Al-Qods iraniennes, chargées des opérations extérieures des gardiens de la révolution, M. Hoffman a prévenu l’Iran et ses supplétifs qu’ils devaient « cesser leurs attaques contre les forces des Etats-Unis et de la coalition internationale et respecter la souveraineté de l’Irak, pour éviter toute action défensive supplémentaire des forces américaines ».

« Les Etats-Unis et leurs partenaires de la coalition respectent pleinement la souveraineté de l’Irak et soutiennent un Irak fort et indépendant. Les Etats-Unis ne renonceront néanmoins pas à exercer leur droit à l’autodéfense. »

Les Etats-Unis avaient appelé mi-décembre le gouvernement irakien à « prendre des mesures » pour faire cesser les attaques en Irak contre des intérêts américains. Le ministre de la défense américain, M. Esper, avait alors exprimé par téléphone son « inquiétude » au premier ministre démissionnaire irakien, Adel Abdel Mahdi, « au sujet de ce qui apparaît comme des attaques contre des bases en Irak où pourraient se trouver des forces ou des équipements américains ».

Les attaques contre des intérêts américains ou des bases des pro-Iran font redouter ce contre quoi les dirigeants irakiens mettent en garde depuis des mois : que leurs deux alliés américain et iranien utilisent leur sol comme un champ de bataille.

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