App Store : avant le procès, Apple et Epic Games affinent leurs arguments

Un peu moins d’un an après le début de leur affrontement, Apple et Epic Games vont se retrouver devant les tribunaux à partir du 3 mai prochain en Californie du nord. Pour rappel, tout a commencé en août dernier, lorsque l’éditeur de Fortnite a mis en place un système de téléchargement alternatif de son application afin de contourner l’App Store. L’idée était d’échapper à la commission de 30 % facturée par la marque à la pomme pour utiliser sa plateforme de paiement in-app. Cela n’a pas plu à Apple qui a rapidement décidé de bannir le jeu de son store. C’était le début d’une bataille judiciaire et médiatique qui se poursuit.

Avant le rendez-vous du mois prochain, les deux parties ont déposé leurs arguments. Ces documents 650 pages au total donnent un bonne idée des versions qui seront défendues par les deux entreprises.

Le taux de 30 % est comparable à ceux pratiqués par la concurrence, estime Apple

Comme c’est le cas depuis le début, Epic Games affirme qu’Apple se sert du processus d’examen de l’App Store pour étouffer la concurrence. Cela équivaut à une sorte de monopole légal d’après le studio. Sauf que la marque à la pomme se servirait de cet avantage pour dominer le marché secondaire de la distribution d’applications. La firme de Tim Sweeney compare cette situation au procès antitrust intenté contre Microsoft dans les années 90. La compagnie exerçait alors un monopole légitime via Windows, mais en a également profité pour s’attribuer le marché secondaire des navigateurs web.

Apple répond à cette attaque en affirmant que l’App Store est un élément fondamental de l’iPhone et un gage de sécurité pour le fonctionnement de ses appareils : « Apple voulait s’assurer que les appareils iOS étaient mieux protégés contre les logiciels malveillants et les problèmes d’instabilité et de qualité auxquels le monde des PC était habitué. »

Comme le rappellent nos confrères de The Verge, on peut réfuter cet argument en citant l’exemple de Google qui propose un système d’exploitation mobile concurrent sans aucune de ces restrictions. Dès lors l’autorisation de stores d’applications tiers concurrents sur iOS reste techniquement envisageable.

La firme de Cupertino affirme par ailleurs que le taux de 30 % pratiqué sur les achats in-app n’a rien d’extravagant et correspond à peu prêt à ce qui est pratiqué sur le Play Store, sur Steam et sur les consoles de jeu.

Le procès sera en tout cas très intéressant à suivre et pose la question des limites qu’il faut imposer ou non à la domination des grandes entreprises technologiques sur leurs marchés respectifs.

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