Apiday : du machine learning au service de la RSE

Apiday : du machine learning au service de la RSE

Apiday se lance sur le marché de la RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises), autrement dit la mesure de la contribution des entreprises aux enjeux du développement durable. Quelques mois après avoir levé 2,85 millions d’euros en seed, la startup française annonce sa première solution data pour épauler les entreprises qui souhaitent intégrer des facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) à leur stratégie de développement.

Cet outil veut simplifier le suivi et l’analyse des données ESG. Dédiée aux données extra-financières, la solution s’appuie en partie sur une technologie de machine learning, ainsi que sur l’expertise de spécialistes RSE. Même si « la technologie de machine learning n’est pas 100% fiable et précise, la technologie de machine learning va nous permettre de traiter 2000 data points ESG que nous avons identifiés de façon plus rapide et préise qu’une analyse manuelle » déclare Edouard Audi, co-fondateur et CEO d’Apiday, et jadis cofondateur de la société de VTC LeCab, à ZDNet.

D’abord proposée à quelques clients testeurs en phase bêta, la première version de la solution s’adresse en priorité aux petites et moyennes entreprises (PME). « Les PME n’ont généralement pas formalisé toute leur politique RSE, alors que les grands groupes sont pour la plupart mieux structurés » explique Edouard Audi.

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Des données extra-financières difficiles à collecter

Le marché semble prometteur, puisque 60% des consommateurs sont prêts à payer plus cher pour des produits vendus par des marques plus vertueuses, et 37% des investisseurs en capital-risque ont déjà refusé d’investir à cause de critères ESG trop bas, selon Apiday. « Les entreprises ne peuvent plus se contenter de leur performance économique, elles doivent aussi regarder leur impact sociétal et environnemental. Dans le même temps, les financiers intègrent cette notion dans leur stratégie d’investissement, notamment les fonds de capital-risque qui réalisent des audits extra-financiers en même temps que leurs audits financiers » souligne Edouard Audi. 

Alors que la RSE devient un véritable argument commercial et marketing, l’extraction des données extra-financières demeure, quant à elle, un processus souvent complexe. C’est là qu’Apiday veut intervenir. Les cofondateurs d’Apiday ont découvert, au fil de leurs discussions avec les acteurs du secteur, que le manque de ressources et d’expertise interne rendaient la collecte et l’analyse de données complexe et chronophage, les données étant généralement hétérogènes et éclatées.

Pour résoudre ce problème, Apiday observe depuis le début de l’année que le
métier de Chief impact officer monte en puissance dans certaines scales-up. Ce n’est toutefois pas la norme, précise Edouard Audi. « Souvent, les entreprises n’ont pas de département RSE, elles confient la tâche à quelqu’un qui a une autre fonction interne. Les grands groupes ont, en revanche, déjà la bonne structure, car ils sont confrontés à la réglementation. Mais ils n’ont pas forcément les bons outils pour aller avec, alors ils font souvent appel à des consultants » dit-il.

Contraintes réglementaires et pression sociale

Apiday entend rallier à sa cause les entreprises qui entrent dans le champ de la réglementation RSE. La startup estime que que d’ici 2023, près de 50 000 entreprises seront légalement contraintes d’établir un rapport extra-financier.

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p align=”left”>La France s’est dotée d’un cadre législatif et réglementaire qui prend en compte le pilier environnemental de la RSE. La France a notamment transposé la directive européenne de 2014 relative au reporting extra-financier des entreprises. Le reporting extra-financier consiste pour une entreprise à communiquer sur les implications sociales, environnementales, sociétales de ses activités ainsi que sur son mode de gouvernance. Les entreprises avec plus de 500 salariés doivent notamment élaborer, chaque année, une déclaration annuelle de performance extra-financière. D’autres textes viennent  ensuite renforcer les obligations en matière de RSE, comme la loi du 27 mars 2017 relative au devoir de vigilance des sociétés mères et des entreprises donneuses d’ordre. Cette loi impose aux entreprises multinationales d’établir et de publier un plan de vigilance pour prévenir les risques en matière d’environnement, de drois humains mais aussi de corruption sur leurs propres activités et celles de leurs filiales, sous-traitants et fournisseurs.

La difficulté réside aussi dans le fait qu’il n’existe pas de certification ESG standardisée, note Edouard Audi. Apiday travaille sur une « cartographie des standards ESG les plus utilisés », pour identifier les indicateurs ESG pertinents à extraire à partir des documents internes des entreprises pour générer des rapports extra-financiers, des certifications ou des questionnaires ESG. Les entreprises sont ainsi guidées par Apiday depuis la collecte des documents jusqu’à l’obtention de leurs certifications ou rapports.

Apiday, qui compte à ce jour une dizaine d’employés, veut aller plus loin dans sa roadmap. « Nous voulons pérenniser notre modèle et étendre notre offre auprès des fonds d’investissement et des consultants RSE. D’ici la fin de l’année, nous voudrions devenir l’acteur de référence sur ce marché de l’ESG » déclare Edouard Audi.

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