Anne Hidalgo en campagne à Perpignan : “Comment ne pas entendre tous les Français qui appellent l’union de leu – L’Indépendant

Près de 1 000 personnes assistaient ce dimanche au premier grand meeting de la candidate Anne Hidalgo au palais des congrès de Perpignan. Un lancement de campagne présidentielle qui a emballé l’auditoire sensible aux arguments d’une gauche qui veut l’emporter.

Une salle tout acquise à la candidate du Parti socialiste a fait un accueil digne d’une rock star à Anne Hidalgo. Des centaines de drapeaux tricolores, du PS, mais aussi quelques oriflammes aux couleurs de l’arc-en-ciel cher aux militants LGBT, s’agitaient dans tous les sens à l’arrivée de l’actuelle maire de Paris. Sans note, la candidate a tenu en haleine l’auditoire une heure durant. Premier thème abordé, l’union. Reprenant les diverses interventions des élus qui avaient “chauffé la salle” (voir cadre), Anne Hidalgo martelait cette proposition d’union de la gauche. “Sans union, insistait-elle sous les applaudissements de la salle, il n’y aura pas de destin pour la gauche. Il faut se soumettre et accepter le verdict  des citoyens. Oui je rêve de cette union, elle est encore possible, comment ne pas entendre tous les Français qui l’appellent de leurs vœux.” 

Un “Serment de Perpignan” pour une retraite à 62 ans

Puis la candidate a levé le voile sur son programme et a donné des premières pistes sur ce qu’elle ferrait au moment d’entrer à L’Élysée. Retraite : sanctuariser l’âge de 62 ans pour pouvoir en bénéficier… “J’appelle cela le Serment de Perpignan, ajoutait-elle, la retraite est un droit fondamental au repos après une vie de travail. Nous serons sur ce choix des 62 ans en négociation avec les partenaires sociaux, je veux une gauche du peuple, une gauche du peuple travailleur.” Parmi les autres annonces, une augmentation de 15% du salaire minimum, la fin de l’écart salarial entre les femmes et les hommes, mais aussi porter la sécurité comme une priorité nationale, avec cette punchline : “Nous préférerons toujours une sécurité républicaine à une république sécuritaire.”

Régularisation pour les sans-papiers

Aucun sujet n’était ce dimanche tabou dans le discours enflammé de la candidate qui évoquait pour les sans papiers une délivrance des titres de séjours plus humanisée, améliorée, simplifiée, accélérée. “Je vous le dis ici à Perpignan, les personnes sans papiers, établies en France depuis un long délai, disposant d’un travail et d’un logement, seront régularisées.” Et d’évoquer encore leur droit de vote dans les élections locales.

Un capital jeune de 5000 euros

Les jeunes n’ont pas été oubliés. Au moment où la candidate PS sera à la tête de l’Etat ils auront le droit de vote à 16 ans, et bénéficieront, dès 18 ans, d’un “minimum jeunesse” et aussi d’un “capital jeune” de 5 000 euros pour financer leurs projets et s’insérer plus facilement dans la vie.  “Ce sera un des premiers textes de la législature et ce capital jeune aura vocation à prendre de l’ampleur”, annonçait encore Anne Hidalgo sous les applaudissements fournis de la salle .

Mais pour arriver à mettre cette politique en œuvre, il faut aussi gagner l’élection. “Rien ne sera facile, insistait encore la candidate, rien ne nous sera donné, cette élection est un combat. Il faut que dans cinq ans, nous puissions dire que la gauche a changé le pays, que nous avons fait une France juste et réunie. Ayons le choix du courage.”

“Lève toi la gauche!”

 

Avant le grand discours fondateur de la candidate, plusieurs personnalités sont intervenues au micro. Hermeline Malherbe a rappelé que dans les Pyrénées-Orientales, la gauche a remporté la majorité absolue au Département, lorsque l’on promettait une vague du Rassemblement national, “Et cela parce que nous avons été unis, indiquait-elle. Nous sommes des combattantes et des combattants, nous avons fait une campagne de terrain, comme tu le fais aussi Anne, et ceux qui refuseront l’union seront demain les responsables de la politique libérale qui sera appliquée. ” Passons sur le lapsus “accueillons maintenant notre candidate Carole Delga” qui a en a fait sourire plus d’un. Hermeline Malherbe s’est vite rattrapée “La France a besoin d’Anne Hidalgo” Ouf. Arrivé sur scène au pas de charge, Michaël Delafosse, maire de Montpellier a rappelé qu’il n’y a pas si longtemps, les sondages le créditaient de 5 ou 6% d’intention de vote alors qu’il emportait ensuite, en 2020 avec son équipe, la mairie de la 7e ville de France et sa métropole. “Grâce à un grand rassemblement, indiquait-il. N’écoutez pas les commentateurs, il nous faut porter ce souffle jusqu’à la victoire en étant unis.” Carole Delga aussi s’est fait le chantre de l’union en refusant la nuisible musique de la résignation. “Le pays nous attend, nous sommes la gauche qui ne baisse pas les bras, nous sommes la gauche du réel”. Et de lancer cet appel répété plusieurs fois sous les applaudissements “Lève toi la gauche”. Et marche.

Réactions à la sortie du meeting

 

À la sortie du meeting, les sourires étaient de rigueur. “J’ai eu peur dans la première partie du discours, indique Thierry de Perpignan, que la candidate reste dans l’appel à l’union, mais j’ai apprécié le fait qu’elle donne enfin des premiers éléments de son programme. Je l’ai trouvée très convaincante.” Pedro, également de Perpignan, est tombé lui sous le charme de Carole Delga : “Je l’ai trouvée très combative, et je pense qu’elle a un avenir au plus haut niveau national pour 2027. Pour l’élection à venir, la lutte sera difficile mais sera belle et pourra être victorieuse.” Jean d’Argelès : “Anne Hidalgo a été extraordinaire, j’ai beaucoup apprécié quand elle a évoqué la laïcité, la démocratie, les sans papiers. Ce meeting a produit pour tous une bonne dynamique et c’est très bien.” Jean, de Perpignan, a vu le choix de sa ville comme un symbole fort. “Venir tenir ce premier grand discours de campagne dans la ville où le maire a reçu Zemmour, un monstre échappé du laboratoire du Front national est très important. Il faut maintenant pour mener le combat vers la victoire une gauche réconciliée. C’est possible”. Pierre de la Côte rocheuse a été subjugué par la qualité des intervenants : “C’est pour moi un grand élan de joie d’avoir assisté à ce meeting, et surtout de voir autant de monde présent. J’ai apprécié l’évocation de la laïcité et cette phrase qui résume tout : la loi est au-dessus de la foi.”

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