Amazon et Microsoft potentiellement à la tête du plus magasin d’applications au monde

Amazon et Microsoft potentiellement à la tête du plus magasin d'applications au monde

La semaine dernière, en Chine, Huawei a lancé le Mate 30 Pro. Un smartphone considéré par beaucoup comme le plus prometteur sur le plan technique. Seul ombre au tableau : ce dernier ne sera pas équipé des services Google Play. Une nouvelle donne qui signifie que le nouveau flagship du deuxième constructeur mondial ne disposera pas de la boutique d’applications Google Play Store, qui permet l’accès à des applications majeures pour tout un chacun comme Gmail, Google Maps et YouTube, ainsi que l’accès à des centaines de milliers d’autres applications populaires qui ne peuvent être chargées que depuis cette boutique.

Si cette révolution ne devrait pas avoir énormément d’incidences sur le marché chinois, où le “Great Firewall” mis en place par Pékin bloque effectivement l’accès à Google et à ses services, au bénéfice d’applications locales, elle devrait toutefois avoir de lourdes conséquences pour l’avenir du smartphone en Europe ou aux Etats-Unis. La mainmise de Google sur le marché des applications mobiles via son système d’exploitation mobile Android fait donc figure de préoccupations constantes pour les Etats, les fabricants de smartphones ou les concurrents du géant américain. Des gouvernements tels que les États-Unis et l’Inde enquêtent actuellement pour savoir si cette domination de Google viole ou non les lois antitrust de leurs pays respectifs. L’UE a déjà infligé des amendes à Google pour des milliards d’euros et d’autres sont potentiellement en route.

Mais Google n’est pas seul à être pointé du doigt. L’App Store d’Apple mérite également un examen plus approfondi. Bien qu’Apple ait le plein contrôle exclusif de son matériel et de son écosystème, le géant américain restreint l’accès à ce système en étant en mesure d’exclure les concurrents de ses services en cas de besoin. Apple l’a déjà fait dans le passé avec des sociétés comme Samsung et Google, qui leur font concurrence dans les services de paiement électronique comme Samsung Pay et Google Pay. Il empêche également l’installation de moteurs de navigation tiers, tels que le navigateur Chrome de Google, sur son système d’exploitation mobile iOS.

Il existe bien des magasins d’applications tiers. Ces derniers ne sont toutefois pas attrayants pour les utilisateurs au regard de la faiblesse de leurs services Cloud. Pour offrir un magasin indépendant prospère que n’importe quel consommateur peut charger sur son appareil sans l’interférence des fabricants ou des administrations politiques, il vous faut en effet l’appui de certains géants du numérique et de leurs services associés.

De quoi bousculer Google et Apple

A ce titre, l’AppStore d’Amazon pourrait bien s’imposer comme une alternative de choix, malgré son catalogue réduit et le fait que les développeurs d’applications logicielles ne le considèrent pas actuellement comme une opportunité de monétisation élevée en raison de la domination monopolistique de Google dans l’espace Android. Mais si Amazon s’associait avec Microsoft, le développeur de logiciels le plus puissant du monde, toutes les conditions d’une révolution sur le front des applications mobile pourraient être réunies pour voir le duopole Google-Apple être remis en cause.

Depuis la nomination de Satya Nadella aux rênes de Microsoft, la société basée à Redmond s’est transformé en un géant indépendant des développeurs de logiciels et des services cloud, produisant des dizaines d’applications et de services convaincants pour Android et iOS. L’ensemble de la suite d’applications Microsoft et des services cloud constitue ainsi désormais une excellente base pour les appareils mobiles, tant pour les particuliers que pour les entreprises. Reste que Microsoft est, à l’instar de ses concurrents, soumis aux caprices de Google et d’Apple et doit renoncer à une part de ses ventes lorsque les versions premium de ces services sont activées dans les magasins de ses deux concurrents.

Amazon est confronté un problème similaire lors de la promotion de ses applications et services sur les magasins d’application de Google et Apple. Il est ainsi difficile d’acheter du contenu premium dans les applications Amazon, celles-ci doivent être acquises directement sur le site web d’Amazon ou sur l’un de ses d’appareils maison comme sur un Kindle, un Fire OS ou une Fire TV. En plus d’un vaste portefeuille d’applications, Microsoft pourrait à ce titre apporter une authentification forte, sous la forme d’Azure Active Directory, à un magasin d’applications potentiel signé Microsoft et Amazon. Cette authentification pourrait ensuite être liée à des services de gestion d’identité, permettant à chaque client de s’acheter des applications et d’utiliser des services tels que le courrier électronique ou les cartes.

Microsoft dispose également d’Intune, sa plate-forme de gestion des appareils mobiles, qui pourrait être utilisée par les titulaires de compte sur cette plate-forme de magasin pour gérer les installations d’applications et d’autres paramètres, tels que les appareils gérés par la famille ou par l’entreprise. Amazon offre de son côté des services de cloud computing grand public absents chez Microsoft, tels que le streaming de musique et de nombreux contenus vidéo qu’elle fournit par l’intermédiaire de Prime et en tant que services de location payants. Sans oublier Alexa et tout l’écosystème de compétences et d’appareils qui l’entoure.

D’autres partenariats pourraient être inclus dans cette alliance géante

Imaginer un tel partenariat ne masquera pas certains manque dans le catalogue potentiellement commercialisable par les deux firmes américaines. Toutefois, ces problèmes pourraient être résolus via des accords passés avec d’autres partenaires, comme Uber ou Garmin. De plus, Amazon consacre déjà beaucoup d’argent aux services de cartographie pour son usage interne ; ceux-ci pourraient également servir de base à un service de cartographie pour les consommateurs. Microsoft dispose également d’une application Maps qui peut être portée depuis Windows et le Web. Elle a également des partenariats existants avec Here Technologies qu’elle devrait être en mesure d’exploiter pour construire une application de cartographie et de navigation Android.

L’union pourrait donc faire la force face à Google et Apple. En outre, les développeurs réalisant des applications pour Android – ainsi que des applications iOS, au cas où le gouvernement exigerait que Cupertino autorise des magasins tiers sur sa plate-forme – comprendront l’avantage de s’aligner avec les deux plus puissants fournisseurs de cloud computing et développeurs de logiciels pour particuliers et entreprises.

Reste que les difficultés à surmonter seront immenses pour Amazon et Microsoft sont des concurrents importants dans l’espace cloud. Ils devront en effet s’entendre sur ce sur quoi ils continueront de livrer concurrence, qui serait propriétaire et qui exploitera quelles parties de l’infrastructure de leur magasin d’applications partagé. Ils devront également se mettre d’accord sur qui développera quelles applications et quels services y contribueront. De l’avenir de la coopération entre Amazon et Microsoft dépend donc le futur des applications mobile, un marché qui progresse toujours et n’a pas fini d’occuper notre quotidien.

Article “How Amazon and Microsoft could build the world’s biggest app store” traduit et adapté par ZDNet.fr

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