Altice pourrait vendre l’opérateur portugais Meo, Iliad en embuscade

Altice pourrait vendre l’opérateur portugais Meo, Iliad en embuscade

C’est du Portugal que sont partis les soucis d’Altice, avec les soupçons de fraude, de corruption et de blanchiment d’argent pesant sur son numéro deux officieux, Armando Pereira. C’est le Portugal qui pourrait livrer une partie de la solution en participant à l’effort de désendettement (60 milliards d’euros) du géant des télécoms.

Selon Les Echos, le groupe de Patrick Drahi a mis en vente ses actifs portugais. A savoir Meo, le premier opérateur portugais, présent sur la téléphonie mobile et fixe, l’accès internet et la télévision payante, et la société de déploiement de la fibre FastFiber. A la différence du dossier complexe que constitue SFR – participation minoritaire, poids de la dette – Altice Portugal serait l’actif « le plus facile à vendre et à appréhender ».

D’après les informations du journal économique, la banque Lazard a été mandatée pour évaluer les différentes options stratégiques. La cession de la totalité du périmètre serait privilégiée sans écarter pour autant l’hypothèse de prises de participation minoritaires.

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Une croissance de 13 %

Le 2 juin 2015, Altice rachetait ce qui était alors Portugal Telecom au brésilien Oi, valorisant l’opérateur historique portugais 7,4 milliards d’euros. Le groupe télécoms était alors au sommet de sa puissance en France après avoir finalisé le rachat de SFR et s’être offert Virgin Mobile.

Altice avait déjà tenté de vendre Meo en 2021 pour diminuer le poids de sa dette. Plus de deux ans plus tard, pris à la gorge et devant donner des gages à ses créanciers, Patrick Drahi n’entend pas, pour autant, brader ses activités au Portugal. Selon Les Echos, il en attendrait au moins 10 milliards d’euros, soit 3,5 fois le chiffre d’affaires de l’opérateur (2,8 milliards d’euros).

Premier opérateur du pays, l’ex-Portugal Telecom s’octroie 48 % des parts de marché sur le mobile et 41 % sur le fixe, devant Vodafone et NOS, respectivement numéro deux et trois du marché lusitanien. Il affiche, par ailleurs, une belle dynamique avec une croissance de 13 % au premier semestre.

Le gros des investissements serait, enfin, derrière lui. Avec un taux de couverture à la fibre de 90,9 %, le Portugal est le pays européen le plus fibré après la Lettonie d’après le FTTH Council Europe. Acteurs actifs du déploiement de la fibre, Meo et sa filiale FastFiber ne sont pas étrangers à cette réussite industrielle.

Iliad et Orange, repreneurs potentiels

Qui pour reprendre Meo ? Le nom d’Iliad arrive spontanément en tête. En forte croissance, le groupe de Xavier Neil (Free) entend jouer un rôle de consolidateur. Lors de la présentation des résultats semestriels fin août, son directeur général indiquait regarder les opportunités d’acquisition dans les trois pays où il est présent – France, Italie, Pologne – ou dans tout autre pays européen. Objectif : entrer dans le top 3 européen.

Absent lui aussi du Portugal, Orange est un autre prétendant sérieux. Les Echos rappellent que l’opérateur historique n’a pas signé de grosses acquisitions depuis des années. Le rachat de Meo par un des deux acteurs locaux – Vodafone ou NOS – est en revanche plus incertain.

Un tel rapprochement nécessiterait le feu vert des autorités européennes de la concurrence. A cet égard, la décision de Bruxelles sur le projet de fusion entre Orange et MasMovil en Espagne est fortement attendue. Elle pourrait donner ou non le départ d’un vaste mouvement de consolidation sur le marché européen des télécoms.

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