Alexeï Navalny : «Aucun poison» découvert dans son sang, selon les médecins russes – Le Parisien

Les soutiens du principal opposant russe Alexeï Navalny, hospitalisé en réanimation en Sibérie, ont dit être persuadés qu’il a été victime d ‘un « empoisonnement intentionnel », « avec quelque chose de mélangé à son thé ». Pourtant, ses médecins ont démenti cette version en affirmant qu’« aucun poison » n’a été découvert dans son organisme.

« À ce jour, aucun poison n’a été identifié dans le sang et l’urine, il n’y a pas de traces d’une telle présence », a déclaré Anatoli Kalinitchenko, le vice-directeur de l’hôpital des urgences d’Omsk, où l’opposant a été admis, précisant son état toujours « instable ».

Le refus de transférer à l’étranger le principal opposant russe Alexeï Navalny, en réanimation après avoir fait un malaise, est une décision « purement médicale », a assuré vendredi le Kremlin. Le porte-parole Dmitri Peskov a ajouté que les médecins russes faisaient « tout leur possible pour établir les raisons du malaise du patient et le faire guérir ». L’Allemagne est également « en contact » avec la Russie pour apporter une réponse a ce « cas humanitaire urgent » a indiqué une porte-parole du ministère allemand des Affaires étrangères, Maria Abebahr.

L’annonce d’un « empoisonnement » du principal opposant à Vladimir Poutine n’avait pourtant rien d’irréaliste. De nombreux adversaires du Kremlin ont en effet été victimes ces dernières années de ce type de manœuvre, en Russie ou à l’étranger. Deux cas d’empoisonnement très médiatisés ont notamment eu lieu au Royaume-Uni en 2018 et 2006 sur des ex-agents secrets russes.

Plusieurs opposants russes qui ont également été hospitalisés ont dénoncé des empoisonnements ces dernières années. À chaque fois, les autorités russes ont démenti toute responsabilité.

Sa femme demande à Poutine d’accepter le transfert

Quelques heures avant les déclarations des médecins de Navalny, ses proches et alliés avaient dénoncé le refus des médecins de le transférer à l’étranger, une décision qui met selon eux « sa vie en danger ».

La France et l’Allemagne ont toutes deux offert jeudi « toute aide médicale », un avion médicalisé affrété depuis Berlin par une ONG ayant même rejoint la Sibérie dans la nuit avec l’objectif de ramener en Allemagne le charismatique militant anti-corruption.

« Le médecin-en-chef a annoncé que Navalny n’est pas transportable. Son état est instable », a indiqué la porte-parole de l’opposant Kira Iarmych sur Twitter, estimant qu’il serait « mortellement dangereux » de le laisser dans cet hôpital « non équipé » et « avec un diagnostic toujours pas fait », à Omsk, en Sibérie occidentale.

Selon elle, la décision des proches de l’opposant n’est pas suffisante pour déclencher son transfert pour être soigné à l’étranger, les médecins s’y refusant.

De son côté, la femme de l’opposant russe Alexeï Navalny a demandé à la mi-journée à Vladimir Poutine de permettre le transfert de son mari vers l’Allemagne. « J’estime qu’Alexeï Navalny a besoin d’une aide médicale qualifiée en Allemagne », a écrit Ioulia Navalnaïa dans une lettre diffusée sur Twitter, estimant réunies « toutes les possibilités pour le transport immédiat d’Alexeï sous la surveillance de médecins de haut niveau ».

Son état de santé « légèrement amélioré » ce matin

Le médecin-en-chef de l’hôpital, Alexandre Mourakhovski, a de son côté expliqué aux journalistes travailler sur cinq hypothèses pour le diagnostic et que les tests allaient se poursuivre pendant deux jours.

« En ce qui concerne son transfert […] la question est prématurée. Il est nécessaire d’arriver à une stabilisation complète du patient », a-t-il affirmé.

Selon le médecin, l’hôpital doit régler « certaines questions juridiques » avant de laisser des médecins européens voir M. Navalny. Des spécialistes de Moscou sont arrivés durant la nuit pour l’examiner.

Le refus de transférer M. Navalny à l’étranger a été dénoncé par son bras droit Léonid Volkov comme une « décision politique et non pas médicale ». « Ils attendent que les toxines sortent et cessent d’être détectables dans le corps. Il n’y a ni diagnostic, ni analyse. La vie d’Alexeï est en grand danger », a-t-il écrit sur Twitter.

Le Kremlin a dit souhaiter à Alexeï Navalny, « comme à n’importe quel citoyen russe », un « prompt rétablissement », soulignant aussi que l’empoisonnement n’était jusqu’à présent qu’une « simple supposition ».

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