Airbus: pour le gouvernement, l’objectif est de voir «le moins de licenciements secs possible» – Le Figaro

La crise traversée par l’aéronautique est majeure et douloureuse. Hier, le groupe européen Airbus a officialisé sa volonté de supprimer 15.000 emplois pour amortir le choc, dont 5.000 en France.

Invité ce mercredi matin sur le plateau de BFMTV, le secrétaire d’État aux Transports Jean-Baptiste Djebbari a tenté de faire le compte des emplois qui pourraient être sauvés. «Si vous mettez en place l’activité partielle, vous sauvez 1.500 emplois, a-t-il estimé, et vous en sauvez 500 de plus en développant l’avion bas carbone». Le gouvernement souhaite à présent éviter au maximum les «licenciements secs» et va inciter Airbus à privilégier, par exemple, les plans de départ volontaires. Le secrétaire d’État a en outre précisé qu’il était trop tôt pour dire si des fermetures de sites étaient envisagées.

«Airbus a un patron extrêmement responsable», a fait valoir Jean-Baptiste Djebbari, évoquant le français Guillaume Faury. Ce dernier, interrogé lors d’une conférence téléphonique avec des journalistes sur la réaction de l’exécutif français, a admis qu’il ne s’attendait pas «à beaucoup de soutien dans ce type de situation, même si nous travaillons étroitement» avec les gouvernements concernés.

» À VOIR AUSSI – Les syndicats confirment qu’Airbus envisage de supprimer 15 000 postes

Lignes intérieures: Djebbari ferme sur la règle des «2h30»

Les aides accordées par l’État au secteur aérien, et en particulier à Air France, lui ont permis de demander des contreparties en matière environnementale. La compagnie française va ainsi devoir cesser d’opérer sur les lignes intérieures qui ont une équivalence en train de moins de 2h30 – «c’est le sens de l’histoire». Une règle que Jean-Baptiste Djebbari ne compte pas élargir. «Si vous supprimez des lignes [de Paris] à Aurillac, Brive[-la-Gaillarde] ou Rodez, vous asséchez des territoires, a-t-il fait valoir. 2h30, c’est robuste et rationnel».

Parallèlement, certains aéroports vont devoir repenser leur avenir. C’est notamment le cas de Roissy-Charles-de-Gaulle, où la création d’un quatrième terminal est envisagée. «Le projet va être requestionné», a admis le secrétaire d’État. Quant au projet d’agrandissement de l’aéroport de Nantes, qui fait suite à l’abandon du projet de Notre-Dame-des-Landes, Jean-Baptiste Djebbari veut y croire. «On a un problème de saturation à l’aéroport de Nantes. On a prévu un projet environnementalement sobre. Je pense que c’est un bon projet, qui correspond au territoire.»

«Valérie Pécresse a les moyens de payer»

Enfin, Jean-Baptiste Djebbari a évoqué la passe d’arme entre le gouvernement et la présidente de la région Île-de-France, Valérie Pécresse. Celle-ci a menacé de cesser de payer la SNCF et la RATP, qui assurent les services de transport en commun, à compter du 8 juillet.

«Valérie Pécresse a les moyens de payer le 8 juillet, a rétorqué Jean-Baptiste Djebbari. C’est sa responsabilité, même si nous restons ouverts à la discussion. Je ne veux pas que les usagers soient pris en otage, et l’idée d’augmenter de 20 euros le Pass Navigo [une option brandie par Valérie Pécresse, NDLR] st un argument politique». La région et l’État ont une semaine pour s’entendre.

Leave a Reply

Discover more from Ultimatepocket

Subscribe now to keep reading and get access to the full archive.

Continue reading