Âge de départ, carrières longues… Ce qu’il faut retenir de la réforme des retraites voulue par le… – BFM Patrimoine

Elisabeth Borne a présenté les détails de la réforme des retraites ce mardi. L’âge légal de départ à la retraite sera progressivement relevé à 64 ans et la durée de cotisation à 43 ans.

Élisabeth Borne a présenté ce mardi après-midi les détails de la réforme des retraites du gouvernement. La Première ministre a annoncé le report de l’âge légal de départ à la retraite à 64 ans, contre 62 actuellement. Ce recul de l’âge de départ à la retraite est associé à une accélération de l’allongement de la durée de cotisation.

• L’âge légal de départ repoussé à 64 ans

C’était le scénario privilégié par le gouvernement afin de garantir l’équilibre du système de retraites. L’âge légal de départ à la retraite passera à 64 ans, contre 62 actuellement, au rythme de trois mois de plus par an, a annoncé Elisabeth Borne.

“Nous proposons que celles et ceux qui le peuvent travaillent progressivement plus longtemps”, a déclaré Elisabeth Borne. “À compter du 1er septembre, l’âge de départ à la retraite sera relevé progressivement de trois mois par an pour atteindre 64 ans en 2030”, a-t-elle précisé.

Emmanuel Macron a souhaité durant la campagne présidentielle que l’âge légal de départ soit repoussé de quatre mois par an jusqu’à 65 ans en 2031. La formule mixte d’un report de l’âge de départ à 64 ans couplé à une accélération de l’allongement de la durée de cotisation a finalement été privilégiée par l’exécutif.

• 43 ans de cotisations pour une retraite à taux plein

Pour bénéficier de sa retraite à taux plein, il faudra avoir travaillé 43 ans dès 2027, au lieu de 2035 comme le prévoyait la réforme Touraine.

“Nous n’irons pas plus loin que les 43 ans de cotisation, mais nous atteindrons cette cible plus vite”, a confirmé la Première ministre.

Il sera toutefois possible de bénéficier d’une retraite à taux plein à partir de 67 ans, même sans avoir cotisé l’ensemble des trimestres requis. “L’âge d’annulation de la décote ne changera pas”, a assuré Elisabeth Borne.

• Une pension minimum à 1200 euros

Elisbateh Borne a également annoncé la revalorisation de petites pensions à 85% du Smic net, soit une augmentation de 100 euros par mois. Cela représente environ 1200 euros net.

Répondant à une demande des Républicains, la Première ministre a également indiqué avoir “décidé d’intégrer” au projet “la revalorisation des pensions des retraités actuels pour tout ceux qui ont une carrière complète au niveau du Smic”.

“Grâce à cette mesure, 2 millions de petites retraites vont être augmentées”, a-t-elle déclaré.

• La fin de “la plupart” des régimes spéciaux

“Nous allons fermer la plupart des régimes spéciaux existants”, a annoncé Elisabeth Borne, invoquant une “question d’équité”. Cette mesure ne s’appliquera qu’aux nouveaux embauchés, qui seront affiliés au régime général de retraite.

• La prise en compte des carrières longues

S’agissant des carrières longues, le gouvernement a également promis un dispositif “adapté”, “pour qu’aucune personne ayant commencé” à travailler tôt ne soit obligée de travailler plus de 44 ans”, selon le gouvernement.

  • Pour ceux qui ont commencé à travailler à 14 ans: ils pourront partir à 58 ans
  • Pour ceux qui ont commencé à travailler à 15 ans: 59 ans
  • Pour ceux qui ont commencé à travailler à 16 ans: 60 ans
  • Pour ceux qui ont commencé à travailler à 17 ans: 61 ans
  • Pour ceux qui ont commencé à travailler entre 18 et 20 ans : 62 ans

• La prise en compte de la pénibilité

Sur le volet pénibilité, “nous allons créer un fonds de prévention de l’usure professionnel doté de 1 milliard d’euros”, a annoncé Elisabeth Borne.

“Les militaires et les fonctionnaires en catégorie actives, comme les policiers ou les sapeurs pompiers, dont les métiers sont plus dangereux, pourront continuer à partir plus tôt”, a-t-elle ajouté. “Ce sera aussi le cas pour les aides soignants dans la fonction publique hospitalière”, a-t-elle indiqué.

Pour les plus fragiles, “un départ à 62 ans à taux plein sera maintenu pour les personnes en invalidité, en incapacité ou en inaptitude”, a annoncé Elisabeth Borne, ce qui. représente “100.000 personnes par an”. “Les années passées comme aidants auprès d’un parent âgé ou d’un enfant en situation de handicap seront désormais comptabilisées”, a-t-elle également ajouté.

Voulant réparer “une injustice de notre système actuel”, la Première ministre a déclaré que “les trimestres que près de 2 millions de nos concitoyens ont passé en travaux d’utilité collective, les TUC des années 1980, pourront enfin être pris en compte.”

“Au total, 4 personnes sur 10 pourront partant en retraite chaque année pourront bénéficier de départ anticipé et n’auront pas à travailler jusqu’à 64 ans”, a-t-elle résumé.

• Un dispositif pour l’emploi des seniors

“Nous sommes l’un des pays d’Europe où la part des personnes de 60 à 64 ans qui travaille est la plus faible”, a reconnu Elisabeth Borne, dénonçant “le fait d’une pratique abusive et discriminatoire qui consiste à faire partir les salariés avant leur retraite”.

“Les entreprises doivent faire leur place aux personnes proches de la retraite et veilleur à une meilleure qualité de vie au travail”, a-t-elle appelé.

La réforme des retraites va donc créer un index public sur la place des salariés en fin de carrière, permettant de “valoriser les bonnes pratiques et dénoncer les mauvaises”.

Ce dispositif sera obligatoire pour les entreprises de plus de 1.000 salariés dès cette année, et pour celles de plus de 300 salariés à partir de 2024, a-t-elle indiqué.

Le ministre du Travail Olivier Dussopt a également annoncé qu’un retraité qui exerce un emploi pourra demander une revalorisation de sa pension au titre des cotisations liées à cet emploi.

Marius Bocquet

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