Afghanistan : Joe Biden répond aux critiques et justifie le retrait militaire des Etats-Unis – Le Monde

Joe Biden lors d’une allocution sur le retrait des soldats américains d’Afghanistan, à la Maison Blanche, à Washington DC, le 31 août 2021.

La pédagogie de répétition, en politique, consiste à revisiter les mêmes arguments jusqu’à ce que l’auditoire les admette. L’auditoire en question est l’opinion publique américaine. Le pédagogue, sévère et déterminé, est leur président.

Joe Biden a prononcé une nouvelle allocution solennelle, mardi 31 août, au lendemain du départ des derniers soldats d’Afghanistan. Son long discours se voulait une réponse aux nombreuses critiques adressées à son administration – pas seulement des bancs républicains – au sujet de la conduite de l’évacuation depuis la mi-août et la prise de pouvoir par les talibans. Plus largement, Joe Biden a voulu inscrire la fin de cet engagement dans le temps long, au nom des « intérêts américains », qui dictent de mettre fin à l’aventurisme militaire et aux fièvres missionnaires.

« Cette décision sur l’Afghanistan ne concerne pas seulement l’Afghanistan, a résumé le président américain. Il s’agit de mettre un terme à une ère d’opérations militaires majeures afin de redessiner d’autres pays. » Joe Biden a cité, parmi les défis du XXIe siècle, la rivalité avec la Chine, les points de friction avec la Russie, les cyberattaques et la prolifération nucléaire. Pour autant, à l’en croire, l’effort dans la lutte contre le terrorisme islamiste ne va pas baisser d’un ton. S’adressant à l’organisation Etat islamique au Khorassan (EI-K), la franchise afghane de l’EI, Joe Biden a averti, pour la forme : « Nous n’en avons pas fini avec vous. » Ce groupe est responsable de l’attentat du 27 août à l’aéroport de Kaboul, qui a notamment coûté la vie à treize soldats américains.

Lire le récit : Après vingt ans de présence militaire et cinq mois d’errance de l’administration Biden, les derniers soldats américains ont quitté Kaboul

« Nous devons apprendre de nos erreurs », a dit le président américain, en citant deux nécessités : définir des objectifs atteignables, en cas d’opération militaire ; et rester focalisé sur les intérêts sécuritaires fondamentaux du pays. « Nous sommes une nation trop longtemps en guerre », a expliqué Joe Biden, qui estime que la « stratégie doit changer aussi », face aux mutations de la menace terroriste, ne nécessitant pas de présence militaire permanente.

« Je n’allais pas prolonger cette guerre éternelle »

Le président américain a tenu à souligner le « succès extraordinaire » que représente selon lui le pont aérien de dix-sept jours, mis en place avec des dizaines de pays pour évacuer les citoyens américains et une partie des Afghans. Il a aussi rejeté les critiques sur le manque d’anticipation de l’évacuation. Si elle avait été conduite dès juin ou juillet, « il y aurait eu de toute façon un afflux vers l’aéroport et un effondrement de la confiance et du contrôle du gouvernement », a-t-il affirmé.

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