Afghanistan : Au moins 29 morts dans un attentat à Kaboul, le premier depuis l’accord USA-talibans – 20 Minutes

Des soldats afghans assurent la sécurité près du lieu de l’attaque, le 6 mars 2020. — STR / AFP

Vingt-neuf participants à un rassemblement politique ont été tués ce vendredi à Kaboul dans une attaque revendiquée par Daesh. C’est la première attaque de ce genre depuis l’accord conclu entre les talibans et les Etats-Unis.

Deux djihadistes « ont visé un rassemblement d’apostats dans la ville de Kaboul avec des armes automatiques, des grenades et des lance-roquettes (…) », a indiqué Daesh via l’application Telegram. Quelque « 29 personnes, dont des femmes, ont été tuées et 61 blessées », a déclaré Nasrat Rahimi, le porte-parole du ministère de l’Intérieur afghan. Le bilan pourrait même être plus élevé, si l’on en croit Wahidullah Mayar, porte-parole du ministère de la Santé. Selon lui, l’attentat a fait « 32 morts, dont 5 femmes, et 58 blessés ».

Les deux assaillants abattus

Sur une vidéo obtenue par l’AFP, Karim Khalili, le chef du Haut conseil afghan pour la paix, un organe public, voit son discours interrompu par un feu nourri, provoquant des hurlements dans la foule. L’attaque visait une cérémonie commémorant la mort d’Abdul Ali Mazari, un homme politique de la minorité hazara, dont les membres sont très majoritairement chiites dans un Afghanistan largement sunnite.

Des photos sur les réseaux sociaux montrent des alignements de corps, dont certains ont le visage recouvert d’un morceau de tissu, signe qu’il s’agit de cadavres. De nombreux membres de l’élite politique afghane étaient présents, dont le chef de l’exécutif afghan Abdullah Abdullah, qui dit avoir remporté la présidentielle de septembre même si les résultats officiels le donnent perdant. Les deux assaillants, qui avaient ouvert le feu depuis un chantier proche de l’évènement, ont été abattus, a-t-il ajouté.

Un sommet interafghan mal engagé

Le président Ashraf Ghani a dénoncé « un crime contre l’humanité », dans un communiqué. Les talibans ont nié toute responsabilité dans cette attaque qui souligne le niveau d’insécurité auquel l’Afghanistan est confronté, alors que les Etats-Unis se sont engagés le 29 février au Qatar à ce que toutes les forces étrangères se retirent du pays sous 14 mois, en échange de garanties des talibans.

Cet incident survient moins d’une semaine après la signature, le 29 février, de l’accord de Doha. Une trêve partielle instaurée à la demande de Washington le 22 février avait été levée lundi par les talibans. Ceux-ci ont depuis  multiplié les attaques contre les forces de sécurité afghanes, soulignant la difficulté d’un dialogue entre les insurgés et le gouvernement de Kaboul, autre condition de l’accord de Doha.

La rencontre interafghane, prévue le 10 mars à Oslo, semble mal engagée, alors que le président afghan Ashraf Ghani rejette l’un des principaux points de cet accord : la libération de jusqu’à 5.000 prisonniers talibans en échange de celle de jusqu’à 1.000 membres des forces afghanes aux mains des insurgés.

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