Affaire Sophie Le Tan : Retour sur l’enquête autour de la disparition de l’étudiante – 20 Minutes

Dans la rue Perle, devant l’immeuble où vivait le principal suspect dans la disparition de Sophie Le Tan. — G. Varela / 20 Minutes

Cela pourrait être le dénouement de l’affaire Sophie Le Tan. Un corps démembré a été retrouvé mercredi dans la vallée de la Bruche (Bas-Rhin) par un promeneur. Il pourrait s’agir de celui de l’étudiante disparue à Schiltigheim le 7 septembre 2018. Une affaire pour laquelle Jean-Marc Reiser, le principal suspect du meurtre, a été mis en examen. Des tests d’identification, notamment d’ADN, sont en cours.

Le corps de la jeune femme était jusqu’alors introuvable malgré des battues citoyennes et de gros moyens employés par les enquêteurs. Cette découverte est une nouvelle aussi bien attendue que redoutée par sa famille qui souhaite pouvoir faire son deuil. Contacté, l’avocat de la famille MaÎtre Welzer, venait de découvrir la nouvelle et n’a pas souhaité en parler avant d’avoir eu confirmation de l’identité du corps retrouvé. 20 Minutes retrace les faits marquants de ce faits divers.

La disparition de Sophie Le Tan

Tout commence il y a 13 mois. Sophie Le Tan, une étudiante haut-rhinoise attendue à midi au restaurant à Cernay par sa famille pour fêter son vingtième anniversaire ne se présente pas. La jeune fille s’était rendue, seule, le matin même à Schiltigheim, près de Strasbourg, pour visiter un appartement. On ne l’a jamais revue. Très vite une alerte pour disparition inquiétante a été lancée, relayée par les réseaux sociaux. Rapidement, un suspect a été identifié et interpellé après le témoignage de deux autres filles qui avaient également rendez-vous pour visiter un appartement mais ne s’y étaient pas rendues. Des informations téléphoniques avaient permis de découvrir son identité.

Des traces de sang et d’ADN

Interpellé au volant de sa voiture une semaine après la disparition, le suspect, Jean-Marc Reiser, un homme de 58 ans a dans la foulée été mis en examen pour « assassinat, enlèvement et séquestration ».

L’homme a depuis toujours nié avoir tué la jeune femme, malgré des preuves accablantes retrouvées à son appartement et dans sa cave. Le sang de la jeune femme a en effet été retrouvé en divers endroits de son domicile situé au dernier étage d’un petit immeuble de la rue Perle. Notamment dans la salle de bains où les traces sont abondantes, dans le siphon de la baignoire par exemple pourtant méticuleusement nettoyé. Des traces de sang avaient été également retrouvées sur le linoléum de son appartement, sur le manche d’une scie saisie dans sa cave ainsi que sur des vêtements et des chaussures. Au cours de l’enquête, Jean-Marc Reiser a reconnu que la jeune femme était montée chez lui le jour de sa disparition, mais affirme qu’elle était blessée à la main, qu’elle saignait et qu’il lui avait prodiguée des soins avant qu’elle ne reparte.

Des battues citoyennes et une mobilisation sans faille

Rapidement, des battues citoyennes se sont multipliées, relayées sur Facebook par un collectif pour retrouver Sophie Le Tan. Une initiative citoyenne qui s’est formalisée par la suite sous le nom d’Icared, pour aider les recherches lors de disparition. Dès octobre 2018 le collectif avait cherché, en vain, près du secteur où a été retrouvé le corps. Au printemps 2019, ils avaient une fois encore fouillé la vallée de la Bruche, bien connue du suspect et où son téléphone avait borné les jours suivants la disparition de Sophie Le Tan. En vain.

Un profil inquiétant

Solitaire, décrit comme austère, l’homme à l’allure imposante a déjà été condamné pour viols et acquitté au bénéfice du doute pour la disparition d’une jeune femme dans les années 1980, dont on n’a jamais retrouvé le corps.

Une requête en nullité de certaines preuves refusée

Après avoir été entendu à plusieurs reprises par la juge d’instruction, le suspect a maintenu sa version des faits. Il a demandé sa remise en liberté en mars, une demande rejetée par la cour d’appel de Colmar. Les avocats de Jean-Marc Reiser ont également fait, au début du mois, une requête en nullité de certaines preuves, notamment des traces de sang retrouvées sur une veste, ses chaussures. Une requête également refusée. Dernièrement, le 4 octobre, il était à nouveau entendu par la juge d’instruction mais a maintenu sa position et continué à nier les faits qui lui sont reprochés.

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