Affaire Preynat : L’ouverture du procès de l’ancien prêtre reportée à mardi à Lyon pour cause de grève des avocats – 20 Minutes

Le palais de justice de Lyon Illustration. — E. Frisullo / 20 Minutes

L’incertitude planait depuis vendredi. C’est désormais confirmé. Le procès pour «agressions sexuelles sur mineurs» de Bernard Preynat, ancien prêtre lyonnais réduit à l’état laïc, qui devait s’ouvrir ce lundi matin devant le tribunal correctionnel de Lyon, est renvoyé à mardi en raison de la mobilisation des avocats. Le barreau de Lyon a voté vendredi la « grève totale » jusqu’au 19 janvier pour protester contre la réforme des retraites.

Des dizaines d’avocats, présents devant la salle du tribunal de grande instance, ont suspendu leurs robes et formé un SOS au sol en alignant leurs codes de procédure pénale pour faire entendre leur mécontentement et leurs inquiétudes face à la réforme des retraites.

Mobilisation du barreau de Lyon

En début d’audience, le bâtonnier de Lyon a pris la parole pour justifier le mouvement des robes noires. « La hausse inéluctable des cotisations à hauteur de 28 %, soit quasiment le double, fait naître une grande inquiétude : celle de voir disparaître des cabinets plus modestes, des petites structures qui constituent l’ensemble des barreaux de France et qui défendent les plus démunis », expose Serge Deygas, conscient que « ce procès est très important » et demander le report total de l’affaire.

« Néanmoins, nous avons considéré qu’il n’y avait pas lieu de lui donner un traitement spécial, même si c’est douloureux pour les victimes », ajoute-t-il. Mais le tribunal a finalement retenu les arguments plaidés par les avocats des parties civiles, ayant proposé un « entre-deux » : renvoyer le procès au lendemain. Une solution qui « permet de respecter le droit de grève et d’avoir à l’esprit l’intérêt des victimes », selon Nadia Debbache.

Bernard Preynat se dit coupable

« Elles portent depuis des décennies la souffrance de ces infractions. Pour elles, il est compliqué d’attendre encore des mois d’avoir un procès, poursuit Jean Boudot, évoquant à demi-mot les ennuis de santé de Bernard Preynat. Si l’on devait reporter le procès, on prendrait un risque terrible d’avoir une extinction de l’action publique avant même la tenue du procès ». Comprenez ne pas prendre le risque de voir l’ancien curé décéder avant même d’être jugé.

Bernard Preynat, dont les abus présumés avaient été révélés en janvier 2016 par La Parole Libéréea lui aussi tenu à être jugé « le plus vite possible » pour les faits d’agressions sexuelles sur mineurs qui lui sont reprochés par dix victimes, des anciens scouts de Sainte-Foy-lès-Lyon. « J’ai entendu les souffrances (infligées) dont je suis coupable », a-t-il lâché devant le tribunal.

« C’est la meilleure solution », a pour sa part estimé Vincent, l’une des victimes présumées, à l’annonce de la décision du tribunal. « Autant en finir le plus tôt possible, » poursuit-il, précisant avoir « un peu pleuré », lorsqu’il a vu l’ancien curé passer à côté de lui. Anthony, lui, a ressenti de « la haine », voire de « la rage ». « J’ai une envie farouche de lui faire comprendre ce qu’il m’a fait subir. Se dire coupable, c’est bien, mais cela n’effacera jamais ce que j’endure aujourd’hui ». Crise d’épilepsie, de spasmophilie, l’homme est conscient que « le chemin sera encore long ». « Je vais lui montrer que je me bats même si on m’a mis plus bas que terre ».

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