Affaire Matzneff : Anne Hidalgo avait connaissance de nouveaux éléments sur les liens de Christophe Girard avec l’écrivain avant sa démission – Le Monde

La maire de Paris Anne Hidalgo le 14 juillet sur la place de la Concorde.

Mauvais moment pour Anne Hidalgo. Alors qu’elle espérait marquer le début de son nouveau mandat à la Mairie de Paris par des mesures fortes, notamment la gratuité des transports en commun pour les jeunes, son premier conseil municipal ouvert jeudi 23 juillet a été éclipsé par la démission surprise de son adjoint à la culture Christophe Girard, mis en cause par des militantes féministes et écologistes dans le cadre de l’affaire Matzneff. La maire socialiste s’était alors dite « écœurée » que « la rumeur, les amalgames et les soupçons » amènent son adjoint et ami à lâcher son poste.

Mais voici à présent la Mairie obligée de reconnaître que l’affaire était sans doute plus complexe qu’en apparence. Comme l’a révélé Mediapart lundi 27 juillet, les services municipaux ont découvert de nouveaux éléments concernant les relations entre Christophe Girard et l’écrivain soupçonné de pédophilie Gabriel Matzneff. L’un d’eux au moins, une note de frais, a été transmis à la justice, et versé à l’enquête préliminaire en cours pour « viols commis sur mineurs » visant Gabriel Matzneff, précise Mediapart.

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Quel rôle exact Christophe Girard, le « monsieur Culture » de Bertrand Delanoë puis Anne Hidalgo, a-t-il joué auprès de Gabriel Matzneff ? C’est la question clé. En mars, l’adjoint a été interrogé comme témoin dans l’enquête ouverte sur l’écrivain. En 1986, alors secrétaire général de la maison de couture Yves Saint Laurent, Christophe Girard avait servi d’intermédiaire pour aider financièrement Gabriel Matzneff. « J’ai juste annoncé à Gabriel Matzneff que Pierre Bergé [le compagnon d’Yves Saint Laurent et ancien actionnaire du groupe Le Monde de 2010 à sa disparition, en 2017] prenait en charge sa convalescence à l’hôtel Taranne [à Saint-Germain-des-Prés], après une opération de l’œil jugée grave, avait-il expliqué peu après son audition. Pierre Bergé pensait alors que Matzneff était séropositif ou malade du sida. » Au-delà de cette intervention ponctuelle, Christophe Girard assure qu’il connaissait peu Matzneff, et encore moins ses pratiques pédophiles.

Proximité

Est-ce si sûr ? La polémique autour de l’affaire Matzneff prenant de l’ampleur, les services de la Mairie ont cherché à y voir plus clair, et passé au crible les notes de frais de Christophe Girard. C’est ainsi qu’ils ont découvert les traces de trois repas en tête-à-tête avec l’auteur sulfureux en 2016, 2017 et février 2019. Rien de répréhensible, mais la marque a priori d’une certaine proximité. Christophe Girard « a manifestement cherché à nous cacher toute trace d’une relation en réalité plus établie qu’il ne l’avouait lui-même », lâche un proche d’Anne Hidalgo cité par Mediapart.

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