Affaire Maëlys : « Je le dis solennellement, je ne l’ai pas fait »… Nordahl Lelandais maintient ne pas avoir agressé sexuellement la fillette – 20 Minutes

A la cour d’assises de l’Isère

Armelle et Ludovic (prénoms d’emprunts) sont « devenus des experts en mensonges ». Pas le choix. Pendant quatre ans, ils n’ont eu de cesse de cacher la vérité à leur enfant. Emilie, la filleule de Nordahl Lelandais. Son parrain, « c’était sacré ». Elle le vénérait. C’est simple, quand il débarquait à la maison, la fillette de 4 ans n’avait « d’yeux que pour lui ». Mais « NL » lui a fait du mal. C’était le 11 juillet 2017 à 0h11. L’homme s’est glissé dans sa chambre alors qu’elle dormait paisiblement. Il s’est mis à la caresser tout en filmant la scène.

La vidéo, insoutenable à regarder, a été projetée ce vendredi devant la cour d’assises de l’Isère, où l’accusé est jugé pour le meurtre de Maëlys mais aussi pour  les agressions sexuelles d’Emilie et de Marie, une autre petite-cousine.

« On lui a fait croire que son parrain était parti à l’étranger »

Emilie n’a jamais rien su, jusqu’il y a trois semaines. Ses parents « n’ont fait que lui mentir pour la protéger ». « Elle ne comprenait pas pourquoi elle ne le voyait plus, elle le réclamait sans arrêt », raconte péniblement Armelle. A la barre, sa voix s’étrangle. Ses yeux se remplissent de larmes. Son avocate vient lui apporter un mouchoir avant qu’elle ne reprenne courageusement et dignement : « On lui a fait croire que son parrain était parti à l’étranger, elle voulait lui écrire. Elle ne comprenait pas qu’on ne lui donne pas l’adresse. »

A l’approche du procès, Armelle et Ludovic se sont résolus à lui parler. « Comment votre fille a réagi ? » questionne Valérie Blain, la présidente de la cour. « On lui a expliqué que c’étaient des gestes interdits. Elle s’est mise à pleurer, elle ne comprenait qu’il lui ait fait du mal. Elle disait : Mais moi, je l’aime ». Aujourd’hui, Emilie a appris à « oublier son parrain » et n’en parle plus du tout.

« J’éprouve beaucoup de dégoût pour ce que j’ai fait »

Penaud, honteux, gêné, celui-ci fixe le sol. Appelé à répondre, il déclare spontanément, la tête basse : « J’éprouve beaucoup de dégoût pour ce que j’ai fait. C’est dégueulasse ». Pendant quelques minutes, l’accusé va faire acte de repentance : « C’est lâche. Je l’ai fait quand elle dormait, je suis incapable de le faire sur une petite fille éveillée ». Et de répondre à la question que tout le monde anticipe déjà : « La famille de Araujo se demande si j’ai fait la même chose à Maëlys. Non, je ne l’ai pas fait. Je le dis solennellement, je ne l’ai pas fait ! »

Longtemps cuisiné sur son attirance pour « les petites filles » datant de 2017, Lelandais peine à répondre. Se braque quand les questions se sont fait plus dérangeantes. Boude quand les parties civiles le taclent. Mais pour une fois, il ne se cache pas derrière la prise d’alcool et la drogue. « C’est moi le responsable, moi seul. Mais je ne sais pas. Je ne me l’explique déjà pas », répond-il. Jusque-là, il s’était fixé « des barrières ». S’interdisant selon ses propres mots de passer à l’acte et de toucher un enfant. Mais la digue a rompu. Pourquoi ? Comment ? Là encore, il ne sait que répondre. « Je travaille sur cette question avec les psychiatres en prison. Ils me disent que ça peut prendre du temps pour comprendre. J’aimerais que ça aille plus vite », assure-t-il, précisant n’avoir jamais « touché un enfant » avant cette année 2017.

Laurent Boguet, avocat du père de Maëlys, reste dubitatif : « On n’apprend rien de nouveau en résumé. Vous parlez beaucoup, mais vous ne dîtes pas grand-chose », décoche-t-il. Piqué au vif, Nordahl Lelandais se met à bouder : « Si c’est ça, je me tais ». Les débats reprendront lundi à 9 heures.

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