Affaire Kulik : qu’est-ce que le Temik, le poison avalé par Willy Bardon ? – Le Figaro

Vendredi 6 décembre, à l’issue d’un procès long de 13 jours devant la cour d’assises d’Amiens, Willy Bardon a tenté de s’ôter la vie alors qu’il venait d’apprendre qu’il était condamné à trente ans de prison pour l’enlèvement, la séquestration et le viol de la jeune Elodie Kulik, en janvier 2002, dans l’Aisne.

Quelques secondes après l’énoncé du verdict, Willy Bardon, abattu et tremblant, a ingurgité un produit ressemblant à un cachet et le contenu d’une bouteille d’eau tandis que sur le banc des parties civiles, les proches de la victime pleuraient ou s’enlaçaient. L’homme, qui comparaissait libre, avait pourtant été fouillé.

À voir aussi – Affaire Élodie Kulik: retour sur l’un des plus vieux mystères judiciaires français

Un produit «extrêmement dangereux»

«Le produit ingéré (…) est un pesticide appelé le Temik. C’est un produit extrêmement dangereux dont la commercialisation est extrêmement réglementée sur le territoire français et européen et qui a des effets à la fois sur le système nerveux et le système cardio-vasculaire», a indiqué le procureur d’Amiens Alexandre de Bosschère.

Ce pesticide «a des effets en une dizaine ou une quinzaine de minutes», a précisé le magistrat , saluant «la rapidité d’intervention à la fois des policiers de l’escorte et des pompiers, ce qui a été décisif pour que son état ne soit pas encore plus grave».

Samedi soir, Willy Bardon était toujours en service de réanimation et «son état restait critique», mais il sortait progressivement du coma. Il est placé «sous escorte policière constante».

L’état de Willy Bardon reste «critique»

«Poison connu», le Temik «n’est normalement pas en accès pour des personnes qui ne correspondent pas à la réglementation», a ajouté le procureur d’Amiens.

Autorisé pour la première fois en 1970, ce produit à base d’aldicarbe, une substance très toxique pour l’homme, était essentiellement utilisé dans la culture de la betterave. Ce pesticide produit par le géant allemand Bayer a progressivement été interdit dans les années 2000.

Le Temik est parfois évoqué dans des affaires d’empoisonnement d’animaux. En 2013, une dizaine de chats en avaient été victimes à Haisne (Pas de Calais). En 2018, les deux chiens d’une famille d’Emmerin (Nord) avaient également été empoisonnés au Temik : seul l’un des deux avait pu être sauvé.

L’enquête ouverte par le parquet doit notamment déterminer comment Willy Bardon s’en est procuré et «si c’est un acte qui avait été prémédité, organisé et de quelle manière», alors qu’il avait confié à un «proche» qu’il «attenterait à ses jours s’il était condamné».

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *