Affaire Kulik | Qu’est-ce que le Témik, ce poison ingéré par Willy Bardon ? – Le Dauphiné Libéré

Willy Bardon a ingurgité vendredi soir après l’annonce de sa condamnation à 30 ans de réclusion criminelle dans l’affaire Kulik un pesticide du nom de “Témik”.

Elodie Kulik, employée de banque de 24 ans avait été enlevée, violée, étranglée, puis brûlée en janvier 2002 à Tertry, à une vingtaine de kilomètres de Saint-Quentin (Aisne). Avant de mourir, la jeune femme avait appelé les secours, un enregistrement glaçant de 26 secondes considéré comme la pièce maîtresse du dossier.

“Le produit ingéré (…) est un pesticide appelé le Témik. C’est un produit extrêmement dangereux dont la commercialisation est extrêmement réglementée sur le territoire français et européen et qui a des effets à la fois sur le système nerveux et le système cardio-vasculaire”, a indiqué le procureur d’Amiens Alexandre de Bosschère.

“Poison connu”, le Témik “n’est normalement pas en accès pour des personnes qui ne correspondent pas à la réglementation”.

Ce pesticide “a des effets en une dizaine ou une quinzaine de minutes”, a précisé M. de Bosschère, saluant “la rapidité d’intervention à la fois des policiers de l’escorte et des pompiers, ce qui a été décisif pour que son état ne soit pas encore plus grave”.

En phase de sortie progressive du coma

En effet, quelques secondes après l’énoncé du verdict vendredi soir par la présidente de la cour d’assises d’Amiens, l’accusé de 45 ans a avalé un produit ressemblant à un cachet et le contenu d’une bouteille d’eau tandis que sur le banc des parties civiles, les proches de la victime pleuraient ou s’enlaçaient.

Très vite, les forces de l’ordre ont réagi et sorti Willy Bardon du box des accusés.

Il a été transféré à l’hôpital et placé en réanimation.

Ce samedi soir il est “en phase de sortie progressive du coma” mais dans un état toujours “critique”, a indiqué le procureur d’Amiens.

L’enquête ouverte par le parquet doit notamment déterminer comment Willy Bardon s’en est procuré et “si c’est un acte qui avait été prémédité, organisé et de quelle manière”.

Comparaissant libre à l’audience,Willy Bardon “a très bien pu venir ce jour-là avec ce produit”, a dit le magistrat, rappelant qu’il n’avait pas été autorisé à quitter la salle des assises pendant le délibéré.

Un produit de très petite taille

Juste avant le prononcé du verdict, la police l’a installé dans le box des accusés et réalisé par précaution «une fouille très minutieuse», visant à “retrouver d’éventuels objets dangereux”, a raconté le procureur. Mais “on était face à un produit de très petite taille” et “malheureusement, cette gélule n’a pas été vue”, a-t-il regretté, précisant que “légalement la fouille dans cette situation là n’est pas un acte obligatoire”.

“Il est possible qu’il l’ait eu dans son mouchoir”, a-t-il noté.

Questionné par ses avocats juste après, M. Bardon “n’a pas expliqué son geste”.

“J’espère véritablement qu’il se remettra de cet empoisonnement (…) c’est quelqu’un qui a droit aujourd’hui de faire appel de la décision” et “doit assumer les conséquences de la condamnation prononcée (…) fruit d’un travail extrêmement intense du ministère public, des enquêteurs et des jurés”, a conclu le procureur.

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