JUSTICE – L’Elysée a saisi vendredi 19 juin le Conseil supérieur de la magistrature pour avis concernant “les pressions” que l’ex-procureure du PNF aurait subi lors de l’enquête sur le couple Fillon. Les services du chef de l’État indiquent qu’il veut “lever tout doute sur l’indépendance et l’impartialité de la justice”.
– La rédaction de LCI
L’affaire Fillon est remontée jusqu’à l’Élysée. Le président Emmanuel Macron a annoncé vendredi 19 juin avoir “saisi, pour avis, en application de l’article 65 de la Constitution, le Conseil supérieur de la magistrature en sa formation plénière, sur le fonctionnement de la justice“, selon un communiqué délivré par la présidence de la République dans la soirée. Une décision qui fait “suite aux propos tenus le 10 juin dernier par l’ex-procureure nationale financier devant une commission d’enquête parlementaire“.
Entendue le 10 juin par cette commission d’enquête sur l’indépendance de la justice, l’ancienne cheffe du Parquet national financier (PNF) Eliane Houlette s’était émue du “contrôle très étroit” et la “pression“ qu’aurait exercés le parquet général, son autorité de tutelle directe, dans la conduite des investigations visant dès janvier 2017 les époux François et Penelope Fillon après des soupçons d’emplois fictifs révélés par le Canard Enchaîné. Ce vendredi, dans une déclaration transmise à l’AFP par son avocat Me Jean-Pierre Versini-Campinchi, l’ancienne procureure a “regretté“ que ses propos lors de cette audition à l’Assemblée nationale, qui ont provoqué un tollé dans la classe politique, aient été “déformés ou mal compris“.
“Il est essentiel de lever tout doute”
Le chef de l’État, “garant de l’indépendance de l’autorité judiciaire“, précise que “ces propos, qui ont suscité un émoi important” et des accusations d’instrumentalisation de la justice, “sont interprétés par certains comme révélant d’éventuelles pressions qui auraient pu être exercées sur la justice dans une procédure ouverte à un moment essentiel de notre vie démocratique.” “Il est donc essentiel de lever tout doute sur l’indépendance et l’impartialité de la justice dans cette affaire“, affirme-t-il, alors que les alliés de François Fillon, et même des responsables politiques éloignés, ont formé une levée de boucliers depuis ces révélations.
Ainsi, le président Macron a demandé au Conseil supérieur de la magistrature “d’analyser si le parquet national financier a pu exercer son activité en toute sérénité, sans pression, dans le cadre d’un dialogue normal et habituel avec le parquet général.”
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L’affaire Penelope Fillon
L’enquête avait empoisonné la candidature de François Fillon à l’Élysée et a conduit au printemps 2020 à son procès en correctionnelle aux côtés de son épouse Penelope. Le jugement est attendu le 29 juin.