Affaire Estelle Mouzin : «Ça glace le sang que Fourniret ait pu venir à Guermantes» – Le Parisien

Ici, chacun a ses propres souvenirs d’Estelle Mouzin et surtout de sa disparition. Dans son ancienne école ou dans les quartiers pavillonnaires de Guermantes (Seine-et-Marne), chacun a un mot au sujet de la petite fille de 9 ans, disparue par une glaciale soirée d’hiver.

« Il avait neigé et il faisait très froid ce 9 janvier 2003. On avait cherché jusqu’à tard dans la nuit, se souvient le maire, Denis Marchand (SE), conseiller municipal à l’époque. Un paquet d’habitants avait participé aux recherches. J’avais conduit les policiers dans le bois du château, le golf de Bussy-Saint-Georges ou autour de la maison de retraite de Conches-sur-Gondoire. En vain. »

A l’évocation du nom de Michel Fourniret, mis en examen ce mercredi pour enlèvement et séquestration suivis de mort, le maire souffle : « On peut s’attendre à tout avec ce personnage. S’il parle, ça apportera au moins une réponse. » Dans les rues, des habitants se crispent. « Ça glace le sang qu’il ait pu venir à Guermantes, une fois ou plusieurs d’ailleurs », lâche une habitante qui avait participé aux recherches. « Guermantes est associé à Estelle et inversement. Le nom de Fourniret a toujours été évoqué et maintenant que son alibi ne le disculpe plus … On attend de savoir », ajoute-t-elle.

«On a eu très peur de trouver un corps»

Emeline, 32 ans, connaissait bien le frère d’Estelle, Arthur. « Et on voyait souvent Estelle, se souvient-elle. Dès que j’en parle, ça remue des choses désagréables. A l’époque, je me disais que ce n’était pas possible de s’en prendre à une petite fille si sociable et si gentille. Fourniret, j’ai toujours pensé à lui. Je trouvais que le portrait-robot collait parfaitement. On espère qu’il va parler », souffle Emeline.

« On attend toujours de revoir Estelle, savoir ce qu’elle est devenue, glisse une cantinière de l’école. Je lui ai donné à manger quand elle était scolarisée ici. Quand j’entends un hélicoptère dans le ciel, ça me replonge plus de 16 ans en arrière. » Quelques minutes plus tard, un appareil survole le village…

Au bout de la rue Blanche-Hottinguer, l’arbre de la mémoire, un cerisier du Japon a été planté pour Estelle deux ans après sa disparition. « On a l’arbre devant chez nous. On y pense systématiquement », glisse un riverain, assis sur un fauteuil dans son salon. « Notre fille, qui était un peu plus âgée, rentrait parfois de l’école avec Estelle. A 15 minutes près, ça aurait pu être elle, constate une autre habitante. Les jours qui ont suivi la disparition, on a eu très peur de trouver un corps. Mais il n’y avait aucune trace. Rien. Avoir une réponse aujourd’hui ferait au moins du bien aux parents. »

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